Importancede lâamour en psychanalyse. Lâamour en psychanalyse est considĂ©rĂ© comme un domaine qui va au-delĂ du champ du Bien. Le psychanalyste doit se servir de lâamour en tant que moyen pour atteindre son but, lequel, en effet, ne doit pas ĂȘtre confondu avec un combat pour le Bien du sujet[1]. Il y a quelque chose de lâordre du rapport du sujet Ă lâamour
Au commencement Ă©tait le sentiment lâhainamoration? Nous allons poursuivre ce soir le travail entamĂ© le mois dernier, Ă partir dâune question posĂ©e lors de la discussion. Paola Casagrande avait dit quâaprĂšs mâavoir Ă©coutĂ© quâil lui semblait que rien ne prouvait que la haine Ă©tait antĂ©rieure Ă lâamour, contrairement Ă ce que Freud avait affirmĂ©. Paola, par cette Ă©nonciation, a produit un vĂ©ritable acte analytique. En effet, elle mâa fait entendre ce que jâavais dit, sans savoir que je lâavais dit, et me lâa fait entendre dans lâaprĂšs-coup. Cela mâa mis au travail, et câest ce travail que je vous prĂ©sente ce soir. Câest vĂ©ritablement cet effet que jâattends dâun sĂ©minaire psychanalytique. Un sĂ©minaire analytique nâest pas le partage dâun savoir, ou la transmission dâun savoir, ce qui est de lâordre du discours universitaire qui transmet un savoir constituĂ© et donne lieu Ă un diplĂŽme universitaire. Un tel diplĂŽme ne peut dâaucune façon lĂ©gitimer une pratique de lâanalyse. Celle-ci ne peut se lĂ©gitimer que de son acte, comme celui Ă©voquĂ© tout Ă lâheure. Lâacte analytique ne peut se faire que dans le cadre dâun transfert. Lors dâun sĂ©minaire analytique, il sâagit dâun transfert de travail, qui seul, avec bien sĂ»r le transfert dans la cure ou celui dâune analyse de contrĂŽle permet un tel acte. Il y a, ainsi, lors dâun sĂ©minaire, transmission dâun savoir non pas dâun savoir constituĂ©, qui peut de surcroit aussi sây transmettre, mais dâun savoir sur lâinconscient qui dĂ©bouche sur une mise au travail de lâinconscient. Ainsi, un sĂ©minaire psychanalytique nâest pas un cours, mais lâexposĂ© dâun travail en cours, mettant en jeu lâinconscient du sujet qui sây expose. Evidemment, cela ne peut se produire que si un sujet sây expose et si au moins un de ceux ou celles qui y participent accepte dây ouvrir son inconscient; dâoĂč la nĂ©cessitĂ© du dit transfert de travail. Pour en revenir Ă la question de la haine, le dire de Paola mâest apparu dans la prĂ©paration du sĂ©minaire de ce soir dâune justesse assez extraordinaire. En tenant Ă rĂ©affirmer cette position quâil nây avait pas deux pulsions qui sâopposent, la pulsion de vie et la pulsion de mort, mais une seule pulsion dans une structure moebienne, il Ă©tait logique de produire la mĂȘme structure moebienne Ă lâĂ©gard de lâamour et de la haine. En effet, Freud Ă©crit dans une note ajoutĂ©e en 1923 au texte sur le petit Hans Son opposition de la pulsion de destruction ou pulsion de mort aux pulsions libidinales vient Ă sâexprimer dans la polaritĂ© bien connue de lâaimer et le haĂŻr 1». Il Ă©nonce lĂ , clairement, que lâamour et la haine sont lâexpression, la manifestation des pulsions de vie et de mort. 1 S. Freud. Analyse de la phobie dâun garçon de cinq ans. IX. P123. Mais Paola a avancĂ© un argument, et câest celui-ci qui est si juste. Elle pose la question de savoir si la haine est premiĂšre. En effet, la seule occurence que jâai trouvĂ©e, oĂč Freud, admet une remise en question possible de lâopposition entre pulsion de vie et pulsion de mort, câest-Ă -dire de deux pulsions distinctes, est dans Le moi et le ça » oĂč il parle de la transformation de la haine en amour ou de lâamour en haine Si cette transformation est plus quâune simple succession temporelle, donc un relais2 ou une rĂ©solution, alors Ă©videmment le sol vient Ă manquer pour une diffĂ©renciation aussi fondamentale que celle entre pulsions Ă©rotiques et de mort, qui prĂ©suppose des processus physiologiques aux cours opposĂ©s 3». Ainsi, pour Freud, il est indispensable quâil y ait cette succession temporelle entre la haine et lâamour pour pouvoir affirmer lâexistence de deux pulsions. Il apparaĂźt alors que de savoir si la haine est premiĂšre ou pas est fondamental pour soutenir cette affirmation quâil nây a quâune seule pulsion. Freud soutient donc cette position, oĂč la haine et lâamour viennent lâun aprĂšs lâautre occuper la place, voire parfois se mixer lâun Ă lâautre, ce qui donne lâambivalence, sinon cela signifie quâil ne sâagit pas de deux entitĂ©s distinctes. Cela est contenu dans la signification du terme allemand dâ ablösung » . Il va ainsi logiquement avancer et soutenir que la haine est premiĂšre dans le temps. En effet, pour Freud, lâextĂ©rieur, lâobjet, le haĂŻ seraient au tout dĂ©but identiques, et comme nous lâavons vu la derniĂšre fois, câest ainsi que lâobjet sera constituĂ©. Dans le mĂȘme temps que se constitue lâobjet, le moi est Ă©galement constituĂ© par lâeffet de la haine, et se dĂ©finit comme ce qui nâest ni extĂ©rieur, ni haĂŻt, ni donc objet; lâamour en tant quâamour narcissique nâintervenant alors quâen un temps second. Ceci est manifeste quand on rappelle que lorsque Freud dĂ©couvre la pulsion de mort, il substitue celle-ci aux pulsions de conservation du moi. La haine apparaĂźt ainsi comme le garant de la conservation du moi, aprĂšs lâavoir formĂ©. Si la haine vient dâabord, câest donc que lâauto-conservation constitue un mobile primaire dans tout les sens du terme . La haine sâalimente en quelque sorte dans le souci de soi, lĂ©gitime. Câest ce quâaffirme Freud dans Pulsions et destin des pulsions » On peut mĂȘme affirmer que les prototypes vĂ©ritables de la relation de haine ne sont pas issus de la vie sexuelle, mais de la lutte du moi pour sa conservation et son affirmation »4. Il y a alors une relation toutĂ fait intime entre le moi et le sentiment de haine, sans que lâon puisse clairement savoir lequel antĂ©cĂšde lâautre. Nous avons Ă©voquĂ© le sentiment de haine, car il nây a pas Ă douter que la haine soit un sentiment, le plus souvent inconscient, un affect, ce qui ne peut exister quâaprĂšs la formation du moi, donc dans un effet dâaprĂšs-coup. 2 Paul-Laurent Hassoun, dans La haine la jouissance et la loi. sous la dir. de Hassoun et M. Zafiropoulos. Psychanalyse et pratiques sociales. Anthropos. 1995. Il remarque que le mot allemand, ici traduit par relais » et quâil traduit par rĂ©solution, est Ablösung, qui note-t-il contient Ă la fois lâidĂ©e de dissolution » Lösung, dâ mamortissement » dâune hypothĂšque! et de transmission par laquelle quelquâun vient Ă assumer lâactivitĂ© de quelquâun dâautre tout cela est contenu dans le passage » de lâamour Ă la haine. 3 S. Freud. Le moi et le ça. XVI. P286. 4 S. Freud. Pulsions et destin de pulsions. In XIII. P185. P41 in MĂ©tapsychologie, IdĂ©es Gallimard. Ceci nâest pas sans contradictions, relevons celle-ci concernant lâidentification, largement Ă©voquĂ©e lors du dernier sĂ©minaire, ici mĂȘme, oĂč en particulier câest lors de la premiĂšre identification, phase du miroir pour Lacan, que se constituent le moi et lâobjet. Freud Ă©crit dans La psychologie collective et analyse du moi » La psychanalyse voit dans lâidentification » la premiĂšre manifestation dâun attachement affectif Ă une autre personne 5». Pour cette premiĂšre relation Ă lâobjet, Freud parle dâattachement affectif, et lĂ il nâest pas question directement de haine, comme Ă©voquĂ©e tout Ă lâheure. Lâattachement affectif est le noeud de cette affaire, car il sâagit du premier sentiment, lors de lâidentification narcissique comme il lâappelle dans Deuil et mĂ©lancolie 6» . Il Ă©crit Lâidentification est dâailleurs ambivalente dĂšs le dĂ©but 7». Ce qui laisse entendre que dĂšs le dĂ©but il est questiondâambivalence, ce qui nâest plus tout Ă fait la mĂȘme chose que la haine. Ceci est Ă lâorigine dâune confusion dans la littĂ©rature analytique, oĂč trĂšs souvent les analystes parlent dâambivalence en lieu et place de la haine, en particulier chez les post-freudiens, mais aussi chez des lacaniens. Nous y reviendrons. Lâambivalence et la haine ne sont pas les mĂȘmes choses. Lâambivalence est un mĂ©lange dâamour et de haine, Freud est clair dans ce texte, oĂč il Ă©crit Elle se comporte comme un produit de la premiĂšre phase, de la phase orale de lâorganisation de la libido, de la phase pendant laquelle on sâincorporait lâobjet dĂ©sirĂ© et apprĂ©ciĂ© en le mangeant, câest-Ă -dire en le supprimant 8». Il apparaĂźt lĂ que lâamour et la haine sont, et ceci depuis lâorigine, intrinsĂšquement liĂ©s, voire mĂȘme indissociables aimer câest aussi dĂ©truire. Il est ainsi difficile de soutenir que lâamour nâest pas du cĂŽtĂ© de la pulsion de mort. Alors, dâun cĂŽtĂ© Freud nous dit que la haine est premiĂšre chronologiquement et dâun autre cĂŽtĂ© il nous dit que dĂšs le dĂ©but câest dâambivalence quâil sâagit. Et cette question est Ă lâorigine de confusions, de complexitĂ©s et de circonvolutions infinies pour retomber sur ses pieds. Au dĂ©part, il y a un sentiment, qualifiĂ© soit de haine soit dâambivalence; alors on peut choisir soit de confondre haine et ambivalence, soit de penser quâil y a au dĂ©part un sentiment complexe, peut ĂȘtre encore indiffĂ©renciĂ©, pour lequel le concept dâambivalence, trop marquĂ©, ne convient pas. En 1973, Lacan lors du sĂ©minaire Encore » invente le terme dâ hainamoration ». Câest le choix que nous avons fait, câest-Ă -dire de penser ce premier sentiment humain est fait Ă la fois dâamour et de haine, tel quâau dĂ©part, au moins, amour et haine soient indiffĂ©renciĂ©s. Ce nâest que dans un second temps que lâamour et la haine vont pouvoir progressivement acquĂ©rir chacun, mais seulement en partie, leur identitĂ© propre, tels quâils pourraient apparaĂźtre comme des opposĂ©s. 5 Freud. Psychologie collective et analyse du moi. In Essais de psychanalyse. Petite BibliothĂšque Payot. Paris. 1968. P 126. 6 Lâidentification narcissique est la plus originelle ». Deuil et mĂ©lancolie. XIII. P271. 7 Psychologie collective et analyse du moi. Op. Cit. P127. 8 Ibid. Ainsi, nous soutenons quâau commencement Ă©tait lâhainamoration ce qui donne Ă la haine et lâamour une structure moebienne. Nous pensons que Freud ne peut penser une thĂ©orisation de la psychanalyse autrement quâen mettant en opposition deux Ă©lĂ©ments contradictoires. DĂšs Les Ă©tudes sur lâhystĂ©rie » en 1895, il met en place le conflit psychique. Tout dâabord par lâopposition entre conscient et inconscient Ă partir du refoulement. Nous y trouvons le refoulĂ© et le non-refoulĂ© qui rĂ©pond Ă ce processus binaire du plaisir/dĂ©plaisir. Puis, il remarque quâil y a du plaisir dans le dĂ©plaisir. Pour en rendre compte, il lui est nĂ©cessaire de recourir Ă la perversion. Il invoque le masochisme, quâil Ă©tend Ă toute la vie psychique, avec cette question que nous rappelions oĂč il sâagit de savoir si le masochisme est primaire ou si câest le sadisme qui se retourne sur le moi, thĂšse quâil retiendra dans un premier temps. Ce nâest quâen dĂ©couvrant la pulsion de mort quâil soutiendra que le masochisme est primaire et que le retournement du sadisme sur le moi est une forme secondaire du masochisme. Sadisme et masochisme sâopposent, tout en nâĂ©tant pas ni complĂštement diffĂ©rent, ni symĂ©trique lâun de lâautre; et ayant Ă©galement des sources diffĂ©rentes le sadisme tient son Ă©nergie de la nĂ©cessitĂ© dâĂ©viter le dĂ©plaisir et le masochisme dâune propriĂ©tĂ© inhĂ©rente Ă la matiĂšre vivante. De mĂȘme, pour comprendre la question de la pulsion, il lui faut aussi une opposition entre deux pulsions ou groupes de pulsions tout dâabord celle entre les pulsions libidinales et les pulsions du moi ou de conservation du moi; puis entre celles de vie et de mort. Or, afin de conceptualiser le systĂšme psychique, il forme un modĂšle tripartite le conscient, le prĂ©conscient et lâinconscient, oĂč il dĂ©crit le processus psychique sous les trois rapports dynamique, topique et Ă©conomique; puis un second modĂšle avec le moi, le ça et le surmoi. Ainsi, dâun cĂŽtĂ© il met en place un systĂšme dâopposition Ă deux termes, conflictuel, comme entre lâintĂ©rieur et lâextĂ©rieur, le moi et le non-moi, et de lâautre cĂŽtĂ© une structure triangulaire comme le complexe dâOedipe. En effet, il sâagit de concilier un aspect physique ou physiologique a deux dimensions avec celui Ă trois dimensions qui est celui du signifiant, de lâĂȘtre-parlant, de la vie psychique humaine qui nâexiste quâĂ partir du langage. Freud ne le produira pas; bien quâil ait mis en place ce qui est nĂ©cessaire Ă une autre nformalisation. DĂšs les Etudes sur lâhystĂ©rie » il parle du clivage. Il nâĂ©tudiera, partiellement, cette notion quâĂ la fin de son Ćuvre. Lacan, quant Ă lui, nâa jamais soutenu ce principe dâopposition, si ce nâest pour en montrer lâasymĂ©trie. En effet, trĂšs vite, il va dĂ©velopper la question de la division du sujet, qui sera notĂ© $, introduit pour la premiĂšre fois dans le graphe lors du sĂ©minaire Les formations de lâinconscient » en 1957. Pour lui, il ne sâagit pas dâun conflit intra-psychique ou de deux pulsions contraires, mais de lâeffet du signifiant sur un sujet dĂšs lâentrĂ©e dans le langage. Lacan nâa pas besoin de mĂ©taphoriser cette division par la mise en Ă©vidence des oppositions. Il va de soi que cela se produit et que les apparents contraires ressortissent Ă des occurrences diffĂ©rentes du signifiant. Si Freud ne peut lĂącher le concept de deux pulsions opposĂ©es et son corollaire de lâopposition de la haine et de lâamour, oĂč la haine serait antĂ©rieure Ă lâamour, câest, nous semble-t-il, par une thĂ©orisation insuffisante de la question du clivage et donc de la division subjective. Dans notre clinique, quand un sujet Ă©nonce une contradiction ou une opposition interne Ă son psychisme, nous ne nous posons pas la question en terme dâopposition ou de contradiction quâil sâagirait de faire reconnaĂźtre comme telle au sujet, mais en terme de division du sujet en regard du signifiant, afin quâau dĂ©cours de la cure le sujet puisse se reconnaĂźtre comme divisĂ©. Par exemple, quand un sujet sâinterroge pour dĂ©cider dâaller dans le sens de son dĂ©sir, pour autant quâil puisse en savoir quelque chose, ou dâaller vers une norme sociale, câest- Ă -dire dâobĂ©ir Ă une injonction du surmoi qui peut lui apparaĂźtre comme venant de lâAutre, nous ne pensons pas ce quâil se passe en tant que conflit, semblant se produire entre le moi et lâAutre, dont la rĂ©solution a pu ĂȘtre thĂ©orisĂ©e par un renforcement du moi, mais en tant que choix du sujet, oĂč un sujet est reprĂ©sentĂ© par un signifiant pour un autre signifiant. Câest ce quâen disent nos patients Jâai Ă faire un choix », on est ainsi au plus prĂšs du dire du sujet. Ceci est une Ă©volution de la thĂ©orie et de la pratique analytiques consĂ©cutive Ă ce que Lacan a transmis. Nous ne pensons pas que Lacan, dans lâensemble de ses Ă©crits et sĂ©minaires ait pu contredire notre thĂšse de la structure moebienne de lâamour et la haine. Il y met toutefois deux rĂ©serves le lien avec lâambivalence dâune part, et dâautre part que lâamour et la haine ont deux supports diffĂ©rents. Nous avons dĂ©jĂ abordĂ© la relation Ă lâambivalence que nous allons approfondir. Il a Ă©crit dans LâĂ©tourdit » que Lâamour-haine, câest ce dont un psychanalyste mĂȘme non lacanien ne reconnaĂźt Ă juste titre que lâambivalence, soit la face unique de la bande de Moebius, â avec cette consĂ©quence, liĂ©e au comique qui lui est propre, que dans sa vie » de groupe, il nâen dĂ©nomme jamais que la haine 9». Il note lĂ deux problĂšmes de ne pas diffĂ©rencier lâamour de la haine, ce que nous nous emploierons Ă faire tout Ă lâheure, et cela nous semble fondamental, et la confusion que nous avons Ă©voquĂ©e, oĂč pudiquement lâemploi dans ce sens du terme dâambivalence dĂ©signe la haine qui transparait dans lâamour, comme si elle ne lui Ă©tait pas consubstantielle. Câest ce quâil dit dans le sĂ©minaire 9 LâĂTOURDIT. In pas tout Lacan. Texte du 14 juillet 1972. P1438. Encore » quand il introduit cette notion nouvelle de lâhainamoration Si lâhainamoration, justement, elle la psychanalyse avait su lâappeler dâun autre terme que de celui, bĂątard, de lâambivalence, peut-ĂȘtre aurait-elle mieux rĂ©ussi Ă rĂ©veiller le contexte de lâĂ©poque oĂč elle sâinsĂšre 10». Il lâĂ©nonçait dĂ©jĂ explicitement Ă propos du transfert en 1968 ambivalence pour user du mot dont la bonne Ă©ducation psychanalytique dĂ©signe la haine 11». Or, dans le transfert, en particulier dans le transfert nĂ©gatif, câest dâune vĂ©ritable haine dont il sâagit. Dâailleurs, cette haine nâest pas lâapanage de lâanalysant. Ce que montre bien Luis Eduardo Prado De Oliveira dans son livre La haine en psychanalyse12 ». Nous allons jusquâĂ poser la question de savoir si la pratique de certains analystes, et non des moindres, avec certains de leurs analysants, nâa pas Ă©tĂ© de dĂ©velopper lâamour de transfert en haine. Nous pensons Ă Freud qui a pris sur son divan sa propre fille Anna, Ă Lacan qui a eu des relations sexuelles avec Catherine Millot et Ă Donald Winnicott avec son analysant Masud Khan qui en plus se recevaient en couple les uns chez les autres. Peut ĂȘtre ces analystes Ă©taient- ils suffisamment forts ou suffisamment bons? pour sâarranger avec leur jouissance, mais leurs analysants? A lâĂ©vidence le concept dâambivalence ne convient pas pour ces exemples extrĂȘmes, contrairement Ă celui dâhainamoration. Donc, au commencement Ă©tait lâhainamoration, premier sentiment; Ă ce moment, lâamour et la haine sont encore indiffĂ©renciĂ©s. Le moi et lâobjet se constituent, comme nous lâavons envisagĂ© lors du prĂ©cĂ©dent sĂ©minaire, dans un double rapport Ă lâimage ou Imago, en miroir, donc dans le registre imaginaire; et symbolique par un processus de subjectivation, une reprĂ©sentation qui est lâidĂ©al du moi. Pour le dire autrement lâidentification imaginaire, celle du moi qui est une image extĂ©rieure au sujet et une reprĂ©sentation interne au sujet, signifiante, qui est lâidĂ©al du moi. Comme vous le voyez, Ă dĂ©faut de vous le reprĂ©senter, cela se passe entre un dehors et un dedans , un moi et un non-moi qui ne sont pas superposables. Câest lĂ que la structure moebienne peut venir simplifier les choses, oĂč le dedans et le dehors sont sur les deux faces de la bande de Moebius, qui sont en fait une seule et mĂȘme face; il en va alors de mĂȘme pour le moi et lâAutre. 10 J. Lacan; SĂ©minaire XX. Version Valas. P192. 11 J. Lacan. Introduction de Silicet au titre de la revue de lâĂ©cole freudienne de Paris. In Pas tout Lacan. P1182. Janvier 1968. 12Luis Eduardo Prado De Oliveira. La haine en psychanalyse. Liber. MontrĂ©al. 2018. Quâest-ce que cette structure moebienne? Lacan lâexplique bien dans le sĂ©minaire XVIII Or ce quâil sâagissait de vous faire toucher du doigt, câest la possibilitĂ© dâune inscription double Ă lâendroit, Ă lâenvers sans quâait Ă ĂȘtre franchi un bord. Câest la structure dĂšs longtemps bien connue dont je nâai eu quâĂ faire usage dite de la bande de Moebius 13». Il vous devient peut-ĂȘtre plus perceptible que cette structure moebienne vient poser dâune façon radicalement diffĂ©rente ces questions du dedans et du dehors et surtout du moi et de lâautre. Les opposĂ©s sont finalement en continuitĂ©, il nây a pas de bord entre eux. Poursuivons notre raisonnement, sur ce qui vient diffĂ©rencier la haine de lâamour Ă partir du premier sentiment quâest lâhainamoration. Si, lors de lâidentification le moi se reconnaĂźt comme identique Ă soi-mĂȘme », que lâon peut Ă©crire soi mâaime », il va identifier le moi Ă lâidĂ©al du moi, sâincorporer comme dirait Freud et ainsi se constituer comme moi, le moi sâintĂ©riorise et se trouve symbolisĂ©, se nomme comme moi; et sâil ne lui semble pas ĂȘtre identique Ă soi-mĂȘme », il est un objet, un autre, un soi-mâaime-pas », un soi-haĂŻ » et reste au dehors, Ă lâextĂ©rieur. Ainsi, il apparaĂźt que lâamour se situe Ă lâarticulation de lâimaginaire et du symbolique, alors logiquement la haine devrait se situer Ă lâarticulation de lâimaginaire et du rĂ©el, ce que nous montrerons tout Ă lâheure. Lâamour et la haine de ce point de vue ne sont pas des opposĂ©s, mais au contraire apparaissent comme deux pĂŽles de lâimaginaire entre le rĂ©el dâun cĂŽtĂ© et le symbolique de lâautre. Lacan amĂšne cela dĂšs le sĂ©minaire I sur le moi, oĂč entre le rĂ©el et le symbolique, se trouve la troisiĂšme passion de lâĂȘtre lâignorance14. Les mĂ©canismes Ă lâĆuvre pour dĂ©terminer si on a affaire Ă lâamour ou la haine sont le plaisir et le dĂ©plaisir. Si la vision de lâobjet identificatoire provoque du plaisir, il sera aimĂ©, et, comme lors de la phase orale il sera incorporĂ© et dĂ©truit. Si cette vision suscite du dĂ©plaisir lâobjet sera haĂŻ, reconnu comme autre câest-Ă -dire comme non-moi ou pas reconnu comme moi, extĂ©rieur et servira par la haine qui le vise Ă la conservation du moi. Câest le plaisir ou le dĂ©plaisir qui vont orienter et donc mettre en place cette diffĂ©renciation de lâhainamoration entre ses deux pĂŽles dâamour et de haine. Ainsi, ce qui est aimĂ© est reconnu comme constitutif du moi, sera idĂ©alisĂ© et tout Ă fait conscient, entiĂšrement dialectisĂ©, significantisĂ©, avec une consistance Ă la fois imaginaire et symbolique. Alors que ce qui est haĂŻ appartient au monde extĂ©rieur, nâest pas reconnu comme partie du moi et va connaĂźtre le destin de ce qui est cause dedĂ©plaisir. Câest dire que cet objet haĂŻ est objet de jouissance. En effet, on peut avancer que le dĂ©plaisir, dont se soutient Freud tout au long de sa dĂ©couverte de la psychanalyse et dont il tire la pulsion de mort, correspond Ă ce que Lacan a nommĂ© jouissance. Ainsi, ce qui est cause de dĂ©plaisir, haĂŻ est de ce fait objet de la jouissance. La jouissance est Ă situer dans le rĂ©el. Câest-Ă -dire quâelle nâest pas soumise Ă la logique du signifiant et pas consciente. Dans ce registre du rĂ©el la haine est pure jouissance. Ce qui apparaĂźt alors est ceci la haine se forme dans lâimaginaire suivant la phase du miroir, largement Ă©voquĂ©e lors du dernier sĂ©minaire, Ă partir de ce premier sentiment dâhainamoration. Ce qui lui donne une consistance imaginaire, ce qui est la forme sous laquelle elle apparaĂźt au sujet. Dans un mĂȘme temps, elle devient un rĂ©el, en tant que jouissance, de façon Ă ce que le sujet ne puisse lâapprĂ©hender quâen tant quâĂ©lĂ©ment imaginaire. 13 J. Lacan. Sem XVIII. Dâun discours qui ne serait pas du semblant. Version Valas. P4. 14 SĂ©minaire I. Le moi dans la thĂ©orie de Freud et dans la technique de la psychanalyse. Version Valas. P 742. Ainsi se crĂ©ent Ă la jonction du symbolique et de lâimaginaire la passion ou la cassure, si vous voulez, ou la ligne dâarĂȘte qui sâappelle lâamour, Ă la jonction de lâimaginaire et du rĂ©el, celle qui sâappelle la haine, et Ă la jonction du rĂ©el et du symbolique, celle qui sâappelle lâignorance ». Cela a pour consĂ©quence importante concernant la clinique de la haine que cet aspect imaginaire peut sâenflammer sans quâune limite symbolique puisse agir. Câest exactement ce que lâon peut observer actuellement dans le discours public, oĂč domine cet aspect purement imaginaire, et oĂč la rĂ©alitĂ© se dissout dans lâimaginaire et permet toutes les exagĂ©rations tant dans le mensonge pudiquement nommĂ© fake-news que dans les thĂšses complotistes et les ambiances de lynchage que lâon trouve dans le discours public, autant dans les rĂ©seaux sociaux que dans les discours des hommes et femmes politiques, mĂȘme ceux qui soutiennent des positions modĂ©rĂ©es. Aujourdâhui plus personne ne peut tenir un discours politique qui ne fait pas dâune façon ou dâune autre allusion Ă lâimmigration, aux Ă©trangers, câest-Ă -dire pour le moins rĂ©fĂ©rence Ă la haine. Tous les meurtres de masses et gĂ©nocides ont Ă©tĂ© prĂ©parĂ©s par de tels discours. Ainsi, cet imaginaire de la haine vient masquer ce quâil en est de la haine en tant que rĂ©el. Comme illustration, prenons lâexemple de ces discours ce quâils viennent dire, câest que ces Ă©trangers, ces autres ne sont pas humains, ce sont des parasites, des cloportes, des choses, de façon Ă les dĂ©sidentifier dâune figure Ă laquelle on puisse sâidentifier, un semblable. Il en va de mĂȘme pour ceux qui honnissent les migrants, oubliant quâeux mĂȘmes sont des migrants ou enfants de migrants; il se produit pour eux une dĂ©sidentification. Rappelons que lâidentification est un mĂ©canisme qui allie lâimaginaire au symbolique. Donc, la question se pose de comment introduire du symbolique dans la haine? Robert LĂ©vy, qui viendra ici en janvier prochain, nous parlera probablement de ce quâil a appelĂ© lâidentification idĂ©ale collective », comme une possibilitĂ© de mĂ©taphorisation, câest-Ă -dire de symbolisation du rĂ©el. Ainsi, nous avons affaire Ă ce qui concerne la nature rĂ©elle de la haine en tant que jouissance, câest-Ă -dire la difficultĂ© Ă la reconnaĂźtre, en particulier de la reconnaĂźtre comme partie intĂ©grante et constitutive de soi comme sujet. Câest une des plus grande difficultĂ© et rĂ©sistance lors des cures pour un sujet dâarriver Ă se reconnaĂźtre dans sa jouissance. Nâest-ce pas lĂ le troisiĂšme pied de la passion, celle dont Lacan dit quâelle est majeure, la passion de lâignorance? Celle qui se caractĂ©rise par lâabsence dâimaginaire. Celle qui permet de ne pas se connaĂźtre, Ă©quivalent Ă ne pas se reconnaĂźtre dans lâAutre. Pour terminer, une courte remarque, faute de temps, pouvant ĂȘtre un prĂ©lude Ă un autre travail. Nous nous demandons si ce qui dĂ©clenche la haine ne serait pas une perte de jouissance, un plus-de-jouir dans le sens de moins de jouir? Nous partons de cette phrase de Pontalis Contrairement Ă ce que lâon croit, lâimage du semblable, du double, est infiniment plus troublante que celle de lâAutre 15». La jouissance vise Ă faire du UN, Ă nier le symbolique et la division du sujet qui en est la consĂ©quence, la vision du double encore plus que celle de lâAutre, renvoie Ă cette division subjective et ainsi entraĂźne une perte de jouissance. Câest cette vision du double, que Freud perçoit dans le miroir de son compartiment de train qui lâamĂšne Ă Ă©crire son texte de lâinquiĂ©tante Ă©trangetĂ© ». Philippe Woloszko Metz, le 15 novembre 2018. 15 Pontalis, entretiens une tĂȘte qui ne me convient pas », Le genre humain, n°11, 1984-1985, P15. SHARE IT Entreren analyse, c'est rentrer dans un singulier espace de notre vie, oĂč les mots jonglent avec les maux et la rĂ©alitĂ© avec l'imaginaire. C'est un lieu privilĂ©giĂ© oĂč chacun.e expĂ©rimente sa langue dans son corps, oĂč la contradiction ordinaire, la culpabilitĂ©, le Lire plus. Et lâamour? par Sonia PinnavaĂŻa | 5 octobre 2021 | Lecture | 0 Commentaire « Si je commence Ătes-vous conscient de projeter des sentiments et des problĂšmes dans vos relations ? Que cela soit dans les relations amoureuses, avec nos amis, avec les membres de sa famille ou des collĂšgues, beaucoup de conflits prennent naissance Ă cause de la projection de nos propres Ă©motions sur les autres que nous transfĂ©rons sur les autres tel un miroir. Alors, comment fonctionne cette projection psychologique et dans quelles circonstances avons-nous tendance Ă projeter sur les autres ce que nous avons Ă lâintĂ©rieur de nous-mĂȘmes ? Au plus profond de nos esprits se cachent de nombreuses pensĂ©es et sentiments que nous aimerions nier. Ces dĂ©sirs et ces impulsions sont si offensants pour la partie consciente de lâesprit quâelle lance divers mĂ©canismes de dĂ©fense psychologiques pour les empĂȘcher dâentrer. Une façon de le faire est de projeter ces sentiments sur dâautres personnes pour la plupart, mais aussi sur des Ă©vĂ©nements et des objets dans le but dâexternaliser le problĂšme. La projection psychologique est un mĂ©canisme de dĂ©fense qui se produit lorsquâun conflit survient entre vos sentiments inconscients et vos croyances limitantes. Afin de maĂźtriser ce conflit, vous attribuez ces sentiments Ă quelquâun ou Ă quelque chose dâautre. En dâautres termes, vous transfĂ©rez la propriĂ©tĂ© de ces sentiments troublants Ă une source externe. Ă lire aussi Comment parler Ă ses amis des violences quâon subit ? Cette approche en psychanalyse provient originalement dâune thĂ©orie de Freud. Câest un moyen pour nos esprits de traiter les aspects de notre caractĂšre que nous considĂ©rons comme problĂ©matique. PlutĂŽt que dâadmettre notre faille, nous trouvons un moyen de la corriger dans une situation externe Ă nous. En projetant ces failles, nous pouvons Ă©viter dâavoir Ă les identifier consciemment , Ă en prendre possession et Ă y faire face. Tout ce qui nous irrite sur les autres peut nous conduire Ă une meilleure comprĂ©hension de nous-mĂȘmes. » â Carl Gustav Jung Voici 9 exemples de projection psychologique les plus courants Attirance pour une personne autre que votre partenaire. Un homme ou une femme qui ressent un fort sentiment dâattirance pour une troisiĂšme personne projette ces sentiments sur son conjoint et lâaccuse dâĂȘtre infidĂšle. Ce blĂąme est en fait un mĂ©canisme de dĂ©ni pour ne pas se sentir coupables de leurs propres dĂ©sirs pour une autre personne. ProblĂšmes dâimage corporelle. Lorsque nous nâaimons pas lâimage de notre corps, nous pouvons choisir dâignorer ces soi-disant dĂ©fauts en saisissant chaque occasion de les repĂ©rer dans dâautres personnes. La projection vous permet de prendre le dĂ©goĂ»t que vous pouvez avoir pour votre apparence et de vous en Ă©loigner en la concentrant sur dâautres personnes. Ne pas aimer une personne. Lorsque nous nâaimons pas quelquâun, nous cherchons parfois Ă projeter ce sentiment sur elle afin que nous puissions justifier une raison de la dĂ©tester. Nous ne sommes pas disposĂ©s Ă lâadmettre consciemment, donc nous croyons que câest lâautre qui ne nous aime pas. La jalousie. Si nous devions vraiment dire pourquoi nous nâaimons pas une personne, nous nous retrouvons souvent face Ă face avec des qualitĂ©s que nous aimerions avoir, donc nous jugeons lâautre pour ce que nous nâavons pas. InsĂ©curitĂ© et vulnĂ©rabilitĂ©. Lorsque nous ne nous sentons pas sĂ»rs de certains aspects de nous-mĂȘmes, nous cherchons des moyens dâidentifier une certaine insĂ©curitĂ© chez dâautres personnes. Câest souvent le cas avec un comportement dâintimidation oĂč lâintimidateur ciblera les insĂ©curitĂ©s des autres afin dâĂ©viter de traiter ses propres prĂ©occupations. Câest pourquoi ils rechercheront les individus les plus vulnĂ©rables qui peuvent ĂȘtre facilement attaquĂ©s sans risque de reprĂ©sailles Ă©motionnellement douloureuses. La colĂšre. Afin de masquer la colĂšre qui peut faire rage Ă lâintĂ©rieur, certaines personnes la projettent sur ceux avec lesquels ils sont en colĂšre. Nos comportements irresponsables. Nous nâaimons peut-ĂȘtre pas lâadmettre, mais nous adoptons tous des comportements qui pourraient ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme irresponsables. Pour Ă©viter les sentiments de remords, nous projetons notre irresponsabilitĂ© sur les autres et les critiquons pour leurs actions. Nos Ă©checs. Lorsque nous nous percevons comme ayant Ă©chouĂ© Ă quelque chose, il est courant pour nous de pousser les autres Ă rĂ©ussir cette mĂȘme chose, sans se rendre compte que cela est une tentative de nier notre propre Ă©chec. Prenons par exemple lâathlĂšte ratĂ© qui force son enfant sur la route sportive dans le but inconscient de rĂ©aliser son rĂȘve au travers son enfant. Nos qualitĂ©s et rĂ©ussites. Câest lâun de ces rares cas oĂč nous projetons des aspects positifs de notre propre personnalitĂ© sur les autres. La projection peut ĂȘtre une chose consciente, mais la plupart du temps, elle a lieu sous la surface en fonction de lâinconscient. Cet Ă©lĂ©ment de la psychologie peut sembler efficace pour dĂ©fendre notre esprit contre la douleur, mais il y a deux problĂšmes fondamentaux qui vont Ă lâencontre de cet argument La projection nous fait nous sentir supĂ©rieurs Ă tous les autres car elle nous permet de nĂ©gliger nos propres dĂ©fauts et insuffisances tout en affinant simultanĂ©ment ce que nous percevons comme imparfait chez les autres. Tant que nous continuons de nier lâexistence de ces sentiments, aucun mĂ©canisme ne peut nous aider Ă les combattre et Ă les surmonter. Ce nâest que lorsque nous acceptons quâils font partie de nous que nous pouvons commencer Ă travailler Ă travers eux et finalement nous en dĂ©barrasser complĂštement. La projection est souvent prĂ©judiciable Ă nos relations avec les autres, donc toute tentative de lâĂ©radiquer comme une habitude en vaut la peine. La bonne nouvelle, câest quâil est possible de reprogrammer la partie inconsciente de son cerveau et nous pouvons rĂ©aliser Ă peu prĂšs nâimporte quoi si nous prenons dâabord le temps de le reconditionner. Pour aller plus loin Pourquoi le manipulateur narcissique se place en position de victime ? Comment guĂ©rir nos blessures dâenfance avec la reprogrammation du subconscient ? Lorsque vous ĂȘtes capable dâaffronter de front des sentiments indĂ©sirables, vous constaterez quâils sont beaucoup moins drainants ou dommageables Ă long terme. Francis M. par Simplement Francis Je suis le fondateur de ce site, une communautĂ© multi collaborateurs ayant une portĂ©e rejoignant sur les mĂ©dias sociaux des millions de personnes chaque mois.... Visiter le site web Ăcrire Ă Simplement Francis Suivez Francis M. đ sur les mĂ©dias sociaux Cet article vous a-t-il Ă©tĂ© utile ? Partagez-le avec vos amis! 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Ainsi « Ă©crire la psychanalyse » est un Ă©noncĂ© aporĂ©tique qui retrouve le hiatus entre thĂ©orie et pratique. Pourtant, on fait des psychanalyses comme on fait lâamour. Je prĂȘte toujours beaucoup dâattention aux premiĂšres phrases dâun livre. Dâelles dĂ©pend que celui qui lâa ouvert poursuive ou non sa lecture. Ce livre de Stefan Zweig La confusion des sentiments » commence ainsi Ils ont eu une exquise pensĂ©e, mes Ă©tudiants et collĂšgues de la FacultĂ© voici, prĂ©cieusement reliĂ© et solennellement apportĂ©, le premier exemplaire de ce livre dâhommage quâĂ lâoccasion de mon soixantiĂšme anniversaire et du trentiĂšme de mon professorat, les philologues mâont consacrĂ©. Il est devenu une vĂ©ritable biographie. » Avant dâen savoir plus sur le personnage que nous allons dĂ©couvrir et qui parle en son nom, qui tĂ©moigne de ce que fut sa vie, un mot nous attire celui de philologue », nous savons que celui qui sâadresse Ă nous sâannonce comme un personnage amoureux de la langue et des textes. Sur ce point de lâamour de la langue, on peut dire que le psychanalyste ne peut ĂȘtre quâun philologue, puisque câest avec cela quâil travaille mais que câest aussi ce qui fait le plaisir et les charmes de son mĂ©tier, et câest en cela que nous sommes sĂ©duits dâentrĂ©e de jeu par ce que le roman nous promet. La narrateur tenant en ses mains la somme de tous ses travaux se demande dans quelle mesure elle reprĂ©sente ce que fut sa vie Ainsi moi qui ai employĂ© toute une vie Ă dĂ©crire les hommes dâaprĂšs leurs Ćuvres et Ă objectiver la structure intellectuelle de leur univers, je constatais prĂ©cisĂ©ment sur mon propre exemple, combien reste impĂ©nĂ©trable dans chaque destinĂ©e le noyau vĂ©ritable de lâĂȘtre, la cellule mouvante dâoĂč jaillit toute croissance [âŠ] Aucune algĂšbre de lâesprit ne peut la calculer. Aucune alchimie du pressentiment ne peut la deviner [âŠ] Ce livre ignore tout du secret de mon avĂšnement Ă la vie intellectuelle ». Câest donc le rĂ©cit de cet avĂšnement que le narrateur nous confie dans ce livre La confusion des sentiments », livre qui double en quelque sorte le premier, celui de sa biographie intellectuelle avec la somme de ses travaux. En effet dans cette biographie il manque un nom propre le nom de celui qui lui a en quelque sorte donnĂ© naissance dans le monde des idĂ©es Lâindex soigneusement Ă©tabli comprend deux cents noms il y nây manque que le nom de celui dâoĂč partit lâinspiration crĂ©atrice, le nom de lâhomme qui a dĂ©cidĂ© de mon destin et qui, maintenant avec une puissance redoublĂ©e, mâoblige Ă Ă©voquer ma jeunesse. Il est parlĂ© de tous, sauf de lui qui mâa appris la parole et dont le souffle anime mon langage [âŠ] Je veux ajouter un feuillet secret aux feuilles publiĂ©es, ajouter un tĂ©moignage du sentiment au livre savant, et me raconter Ă moi-mĂȘme, pour lâamour de lui, la vĂ©ritĂ© de ma jeunesse. » Chaque analysant ne peut quâĂȘtre rendu sensible Ă lâaccent de cette affirmation me raconter Ă moi-mĂȘme, pour lâamour de lui, la vĂ©ritĂ© de ma jeunesse ». Nâest-ce pas en effet ce quâil pourrait se dire si ce nâest quand mĂȘme quâil pourrait la complĂ©ter dâune autre affirmation certes me raconter mais aussi lui raconter, lui raconter Ă lui, lâanalyste, cette vĂ©ritĂ© de ma jeunesse mais avant tout de mon enfance. Le narrateur Ă©voque donc sa vie dâĂ©tudiant et sa rencontre essentielle avec un merveilleux professeur qui donna un sens Ă sa vie. Il nous raconte que dâabord il profita de sa vie dâĂ©tudiant Ă Berlin et sâadonna aux plaisirs des sens avec de nombreuses conquĂȘtes fĂ©minines. Un soir son pĂšre arriva Ă lâimproviste dans sa chambre et le trouva en joyeuse compagnie. Le pĂšre y est dĂ©crit comme un pauvre homme, un homme dĂ©sormais ĂągĂ©, câest son pĂšre rĂ©el. Il y a certaines paroles, Ă©crit-il, qui ne sont dâune vĂ©ritĂ© profonde quâune seule fois, prononcĂ©es entre quatre yeux, et quand elles jaillissent spontanĂ©ment du tumulte inattendu des sentiments. Ce fut le seul entretien vĂ©ritable que jâeus jamais avec mon pĂšre, et je nâhĂ©sitais pas Ă mâhumilier volontairement ; je mâen remis Ă lui de la dĂ©cision Ă prendre. » Son pĂšre lâincite Ă partir loin de Berlin, dans une petite universitĂ© oĂč il pourra travailler sĂ©rieusement. Câest lĂ quâil rencontre son pĂšre idĂ©alisĂ©, un brillant professeur quâil dĂ©crit minutieusement. Il tombe sous le charme de sa parole. Au moment oĂč il pousse la porte de la salle de la confĂ©rence, il parle avec enthousiasme de la littĂ©rature Ă©lisabĂ©thaine MalgrĂ© moi je mâapprochais davantage, afin de voir, par-dessus les paroles, les gestes remarquablement arrondis et Ă©largis des mains, qui parfois, lorsque sonnait un mot puissant, sâĂ©cartaient comme des ailes, sâĂ©levaient en frĂ©missant et puis dâabaissaient peu Ă peu musicalement avec le geste modĂ©rateur dâun chef dâorchestre. Et toujours la harangue devenait plus ardente tandis que, comme sur la croupe dâun cheval au galop, cet homme ailĂ© sâĂ©levait rythmiquement au dessus de la table rigide, et, haletant, poursuivait lâessor impĂ©tueux de ses pensĂ©es traversĂ©es par de fulgurantes images. » Ce que Stefan Zweig dĂ©crit ainsi câest ce que les romains appelaient raptus, câest-Ă -dire lâenvol dâun esprit au dessus de lui-mĂȘme ». En latin mĂ©diĂ©val ce raptus Ă©tait dĂ©fini comme une extase, un ravissement. Ne serait-ce pas une rĂ©fĂ©rence Ă cette autre jouissance », cette jouissance au-delĂ du phallus que dĂ©crit Lacan comme Ă©tant certes Ă rapprocher de la jouissance mystique mais qui est aussi de lâordre de la jouissance fĂ©minine ? Quoiquâil en soit notre jeune hĂ©ros est subjuguĂ© par cet envol lyrique. A la suite de cette premiĂšre rencontre, dans ce roman, sous ce titre la confusion des sentiments », nous assistons donc au dĂ©veloppement dâune passion entre lâĂ©lĂšve et son maĂźtre. Du cĂŽtĂ© de lâĂ©lĂšve, cet amour pour le maĂźtre dĂ©crit Ă merveille ce que Lacan a Ă©voquĂ© sous ce terme de pĂšre-version » ou version vers le pĂšre » et en quoi et surtout comment elle lui donne accĂšs Ă toutes les formes de sublimation. Câest cet amour pour le professeur qui donne accĂšs Ă lâamour du savoir, câest par lui et grĂące Ă lui que sâeffectue la transmission. Lacan dans les derniĂšres annĂ©es de son enseignement, sous ce terme de pĂšre-version », avait en quelque sorte redonnĂ© quelque vigueur Ă ce terme freudien depuis tombĂ© un peu en dĂ©suĂ©tude, celui dâ Ćdipe dit inversĂ© » ou Ćdipe nĂ©gatif ». De fait, pour un sujet masculin, il sâagit dâĂ©lire le pĂšre comme objet dâamour et la mĂšre comme objet rival par rapport Ă lâobjet dâamour, objet rival qui devient, de ce fait mĂȘme, objet de haine. Les positions sâinversent donc par rapport Ă lâOedipe dit normal positif ou le pĂšre qui Ă©tait objet de haine et la mĂšre vĂ©ritable et premier objet dâamour. De fait, comme Freud nous lâindique dans son article, le Moi, le ça et lâidĂ©al du moi, le sujet nĂ©vrosĂ© dĂ©veloppe un Oedipe dit complet câest-Ă -dire Ă la fois positif et nĂ©gatif, normal et inversĂ©, de telle sorte que lâambivalence rĂšgne en maĂźtre aussi bien par rapport au pĂšre que par rapport Ă la mĂšre. Lacan reprenant cette question sous le nom de la version vers le pĂšre, rĂ©partit ces composantes de lâĆdipe selon trois temps logiques. Au premier temps, le signifiant du pĂšre permet de symboliser ce quâil en est du dĂ©sir de la mĂšre, il reçoit sa signification avec lâaide du signifiant du phallus. Au second temps, la mĂšre doit ĂȘtre littĂ©ralement privĂ©e, chĂątrĂ©e de ce quâelle nâa jamais eu, un phallus imaginaire, tandis que lâenfant doit ĂȘtre chassĂ© par le pĂšre de cette position dâobjet mĂ©tonymique de la mĂšre, de son dĂ©sir de ne faire quâun avec elle. Au troisiĂšme temps logique, câest lĂ que le pĂšre doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© Ă la mĂšre comme Ă©tant celui qui a le phallus. Mais lĂ , câest Ă son tour de faire la preuve quâil lâa et surtout quâil est capable de le donner. Câest lĂ que le pĂšre rĂ©el est le plus souvent mis en dĂ©faut dâavoir Ă soutenir cette haute fonction de pĂšre symbolique. Le symptĂŽme de chaque sujet est lĂ pour lui venir en aide, pour remĂ©dier Ă ses dĂ©faillances. Dans ces symptĂŽmes, câest le pĂšre imaginaire, le pĂšre idĂ©alisĂ©, qui assure en quelque sorte la relĂšve du pĂšre rĂ©el, qui pare Ă ses insuffisances. Ce roman de Stefan Zweig nous en livre avec beaucoup de subtilitĂ© la fiction littĂ©raire. Le jeune homme nous dĂ©crit lâĂ©tat dâĂąme quâil Ă©prouve aprĂšs avoir Ă©coutĂ© cette brillante confĂ©rence Quant Ă moi je ne pouvais pas bouger, jâĂ©tais comme frappĂ© au cĆur. PassionnĂ© et capable seulement de saisir les choses dâune maniĂšre passionnĂ©e, dans une sorte dâĂ©lan fougueux de tous mes sens, je venais pour la premiĂšre fois de me sentir conquis par un maĂźtre, par un homme ; je venais de subir lâascendant dâune puissance devant laquelle câĂ©tait un devoir absolu et une voluptĂ© de sâincliner ». Mais ce nouvel engouement pour le professeur ne fut pas sans effet sur les ardeurs intellectuelles du jeune homme Pour la premiĂšre fois de sa vie il lut avec passion Shakespeare ⊠je lus lâĆuvre du poĂšte comme je ne lâavais jamais fait auparavant. Peut-on expliquer des changements semblables ? Mais tout dâun coup je dĂ©couvrais dans ce texte un univers ; les mots se prĂ©cipitaient sur moi, comme sâils me cherchaient depuis des siĂšcles ; le vers courait en mâentraĂźnant comme une vague de feu, jusquâau plus profond de mes veines, de sorte que je sentais Ă la tempe cette Ă©trange sorte de vertige ressenti quand on rĂȘve quâon vole. » Dans les jours qui suivent, le jeune homme sâenquiert des travaux de son maĂźtre et dĂ©couvre quâen fait il nâa jamais rien Ă©crit dâimportant. Ces quelques Ă©crits ne faisaient quâannoncer une Ćuvre qui nâavait jamais vu le jour. Il se rend Ă©galement chez lui Avec quel tremblement lâadolescent que jâĂ©tais, franchit-il ce seuil pour la premiĂšre fois ! Rien nâest plus passionnĂ© que la vĂ©nĂ©ration dâun jeune homme, rien nâest plus timide, plus fĂ©minin que son inquiĂšte pudeur. » Stefan Zweig dĂ©crit je trouve trĂšs bien ce que Freud avait interprĂ©tĂ© comme la position fĂ©minine passive du garçon vis-Ă -vis du pĂšre, position contre laquelle il se dĂ©fend de toutes ses forces viriles. Elle est par lâĂ©crivain en tant que telle non seulement reconnue mais assumĂ©e. Au cours de sa premiĂšre rencontre avec son maĂźtre, nous voyons apparaĂźtre Ă la porte du bureau comme ne retrait ce qui est pourtant lâĂ©lĂ©ment indispensable de la triangulation Ćdipienne, la maĂźtresse de maison annonçant que le diner est servi. Elle vient ainsi interrompre le tĂȘte Ă tĂȘte. Elle jouera un rĂŽle important dans ce roman. Câest elle qui aide en effet son jeune ami Ă dĂ©couvrir lâhomosexualitĂ© de son mari, elle lâaide Ă en prendre conscience. Câest ce que dĂ©crit Stefan Zweig comme Ă©tant une confusion des sentiments », une confusion que le jeune Roland a beaucoup de mal Ă dĂ©chiffrer. Dans ce roman on voit ainsi se dessiner ce quâil en est de cette version vers le pĂšre qui caractĂ©rise la nĂ©vrose et celle qui caractĂ©rise la perversion en tant que structure, par rapport au dĂ©menti de la castration. Il y a en effet une trĂšs belle Ă©tude qui se dessine ainsi mais ce qui mâa surtout intĂ©ressĂ© dans cette Ćuvre câest surtout la façon dont le poĂšte dĂ©crit cette fonction de lâamour du pĂšre et de lâamour de lâenseignant pour transmettre lâamour de la culture, lâamour de la langue. Il en Ă©tait de moi comme ce prince du conte oriental qui, brisant lâun aprĂšs lâautre les sceaux posĂ©s sur les portes de chambres fermĂ©es, trouve dans chacune dâelles des monceaux toujours plus gros de bijoux de bijoux et de pierres prĂ©cieuses, et explore avec une aviditĂ© toujours plus grande lâenfilade ce ces piĂšces, impatient dâarriver Ă la derniĂšre. Câest exactement ainsi que je me prĂ©cipitais dâun livre dans lâautre, enivrĂ© par chacun, mais jamais rassasiĂ© mon impĂ©tuositĂ© Ă©tait maintenant passĂ©e dans le domaine de lâesprit. Jâeus alors un pressentiment de lâimmensitĂ© inexplorĂ©e de lâunivers intellectuel aussi sĂ©duisant pour moi que lâavait Ă©tĂ© pour moi le monde aventureux des villes⊠» Il me semble que mĂȘme si cet accĂšs au monde aventureux du savoir inconscient ne peut ĂȘtre atteint quâen partie, on peut calquer sur cette fonction de lâamour du maĂźtre, du professeur donnant accĂšs Ă lâamour des lettres, Ă lâamour de la langue, la fonction de lâamour du psychanalyste. Ce mĂȘme passage peut en effet avoir lieu entre lâamour de transfert dans lâanalyse et ce que Lacan a appelĂ© transfert de travail » , ce qui assure la transmission de la psychanalyse, dâun sujet Ă lâautre, ce qui permet Ă lâanalyste de se maintenir sur la brĂšche par rapport Ă la survie de la psychanalyse et par rapport Ă ces nĂ©cessaires rĂ©inventions.ParChristelle Moreau, jeudi 7 novembre 2013 . Pour Freud dans "introduction Ă la psychanalyse" (1), le symptĂŽme a un sens Ă rechercher dans l'inconscient. Il fait un parallĂšle entre le symptĂŽme et la structure du rĂȘve, le symptĂŽme est un dĂ©sir rĂ©alisĂ©: "Le sympt reproduit d'une maniĂšre ou d'une autre cette satisfaction de la premiĂšre enfance, satisfaction dĂ©formĂ©e par la censure
Que peut la psychanalyse dans l'amour? Quels remĂšdes au chagrin d'amour? Avec Sarah Chiche, clinicienne et psychanalyste, auteur de "Une histoire Ă©rotique de la psychanalyse" Payot , 2018 et PacĂŽme Thiellement, essayiste et vidĂ©aste, auteur de "Sycomore Sickamour" Puf, 2018. L'amour sur le divan, avec Sarah Chiche, Ă©crivaine et psychanalyste, auteur d'Une histoire Ă©rotique de la psychanalyse de la nourrice de Freud aux amants d'aujourd'hui Payot, 2018. Ce que je tenais Ă saluer, câest le courage de ces femmes, ces hĂ©roĂŻnes, et ces femmes anonymes aussi, qui ont peut-ĂȘtre un savoir particulier sur la douleur. Sarah Chiche Une histoire de lâamour en psychanalyse et une histoire fĂ©minine, qui revient sur le rapport des femmes au dĂ©sir et sur leur rĂŽle fondateur, les prĂ©sentant Ă la fois comme inspiratrices, crĂ©atrices et thĂ©oriciennes de la discipline. Quand on tombe amoureux de quelquâun, on tombe amoureux du grand théùtre quâil porte en lui et du théùtre dâombres de nos morts, des gens quâon aime⊠Sarah Chiche En une cinquantaine dâhistoires, d'Anna O. Ă Marie Bonaparte, en passant par le prĂ©tendu triangle amoureux Freud-Martha-Minna Bernays et par l'homosexualitĂ© probable de sa fille Anna, lâouvrage retrace notre rapport Ă la psychanalyse et donc au sexe, Ă lâamour et Ă la libertĂ©. En dialogue avec lâĂ©crivain PacĂŽme Thiellement, qui nous parle du mal d'amour dans Sycomore Sickamour PUF, 2018. Cliquez ici pour Ă©couter la premiĂšre partie de l"Ă©mission "PacĂŽme Thiellement, malade d'amour"