Authentique produit du vieux pays des Arvernes, la fourme dâAmbert est un fromage rĂ©alisĂ© Ă partir du lait de vache. PĂąte persillĂ©e, non pressĂ©e, elle est originaire de la Loire ou du Puy-de-DĂŽme, ou bien encore de quelques cantons autour de Saint-Flour, toute parfumĂ©e des pĂąturages du forez. Le fromage bĂ©nĂ©ficie dĂ©sormais du label de qualitĂ© AOP appellation dâorigine protĂ©gĂ©e depuis 2006. 6 000 tonnes de fourme sont produites chaque annĂ©e. Fabrication du fromage Le caillĂ© emprĂ©surĂ© Ă chaud est dĂ©coupĂ© et brassĂ© Ă la main, moulĂ© et salĂ© ; aprĂšs Ă©gouttage et retournements, le piquage favorise la pousse du bleu. Elle contient 50 % de matiĂšre grasse. Lâaffinage dure au moins quatre jours. La fourme dâAmbert se prĂ©sente sous la forme dâun haut cylindre de 2 kilos 19 cm de haut et 13 cm de diamĂštre offrant une croute saine et bien sĂšche, grisĂątre ou jaunĂątre, lĂ©gĂšrement feutrĂ© dâaspect, semĂ©e de quelques taches rouges orangĂ©es. La fourme dâAmbert La pĂąte ferme et homogĂšne, souple et onctueuse, dĂ©gage une lĂ©gĂšre odeur de cave. Dâune saveur douce et fruitĂ©e qui devient plus prononcĂ©e avec lâĂąge, parfois Ă la limite de lâamertume, la fourme dâAmbert possĂšde des veinures internes pas trop marquĂ©es. DĂ©gustation de la fourme dâAmbert Excellent fromage de fin de repas, bon de lâĂ©tĂ© Ă lâhiver, la fourme dâAmbert ou celle de Mont-Brison apporte une note rustique Ă un plateau de fromages escortez-la dâun Charolais, dâun Ossau-Iraty, dâun livarot et dâun saint-Nectaire, le tout accompagnĂ© dâune bouteille de Coteaux-dâAuvergne. Par ailleurs, elle confĂšre de lâoriginalitĂ© Ă certaines prĂ©parations soufflĂ©s, crĂȘpes farcies et salades composĂ©es. Enfin, comme on le fait pour le Stilton anglais, on peut faire macĂ©rer dans sa pĂąte en la creusant de sondes, une eau-de-vie ou du Sauternes. A dĂ©guster alors en plat unique, en dessert, avec du raisin frais. Originally posted 2013-10-19 132314. Ă propos Articles rĂ©cents Gastronomes, nous aimons partager les plaisirs que nous offre les fromages du terroir et le savoir-faire pour les mettre en valeur au travers de nombreuses recettes de cuisine traditionnelles. Notre site utilise des cookies pour amĂ©liorer la navigation, vous proposer du contenu et des publicitĂ©s ciblĂ©es. En restant sur notre site vous acceptez leurs utilisationD'accord Rejeter Traitement des donnĂ©es personnelles RGPD.LacrĂ©ation de lâAOP a permis Ă la fourme dâAmbert de prendre son envol et dâĂ©tendre sa renommĂ©e au-delĂ des frontiĂšres du Massif central. En 50 ans, les volumes produits ont plus que Le majestueux puy de DĂŽme, qui a donnĂ© son nom au dĂ©partement, toise de ses mĂštres un chapelet de 80 volcans, gĂ©ants alignĂ©s et immobiles, en forme de cĂŽne, de dĂŽme ou de cratĂšre. Sur leurs pentes ont grandi des chĂątaigniers, des sapins et des fleurs sauvages. Des troupeaux de vaches ruminent, imperturbables. En contrebas, la plaine de la Limagne avec, Ă perte de vue, champs, vignes et bourgs agricoles, relie Clermont-Ferrand au Bocage Bourbounnais. Ce pĂ©rimĂštre unique, Ă la beautĂ© sauvage et intrigante, attire des visiteurs du monde entier, scientifiques, volcanologues mais aussi randonneurs venus explorer un territoire d'exception. Ce site, selon l'Unesco, illustre de maniĂšre exceptionnelle le phĂ©nomĂšne de rupture continentale - ou rifting - qui est l'une des cinq principales Ă©tapes de la tectonique des plaques». C'est ce que l'estimable institution Ă©crivait en juillet 2018 au moment d'inscrire la chaĂźne des Puys aussi appelĂ©e monts DĂŽme et la faille de Limagne sur la liste du patrimoine mondial. Les volcans d'Auvergne devenaient ainsi le premier site naturel de France mĂ©tropolitaine Ă recevoir cette distinction. C'Ă©tait justice au regard de la fantastique richesse du lieu, qui fit Ă©crire au cĂ©lĂšbre volcanologue Haroun Tazieff ⌠Ces monuments naturels nous donnent une leçon de choses. Car la chaĂźne des puys demeure l'un des rares endroits au monde oĂč l'on peut comprendre de visu, ce qu'est justement la fameuse tectonique des plaques. Nos continents sont issus d'une suite de fractures de l'Ă©corce terrestre et de mouvements que l'on appelle dĂ©rives». Volcans, narses marĂ©cages du Massif Central et autres maars cratĂšres occupĂ©s en gĂ©nĂ©ral par un lac tĂ©moignent de ces dĂ©placements de l'Ă©corce terrestre. Tout a commencĂ© par la faille de Limagne, vieille de 35 millions d'annĂ©es et qui descend jusqu'Ă mĂštres dans les entrailles de la Terre. Une succession d'Ă©ruptions volcaniques, les premiĂšres il y a seulement» ans, a ensuite forgĂ© un enchaĂźnement de cratĂšres et de monts, avant que tout ce petit monde ne s'endorme. Il y a moins de ans pour les derniers. Endormis mais pas Ă©teints... La chaine des Puys pourrait-elle se rĂ©veiller, obligeant la population Ă Ă©vacuer la zone ? On ne peut l'exclure. Ses volcans sont en effet endormis, mais pas Ă©teints. Ce ne sont pas les puys existants eux-mĂȘmes qui exploseraient, mais de nouveaux volcans qui surgiraient. Peut-ĂȘtre dans quelques mois, peut-ĂȘtre dans ans, et sans doute jamais» rassure le volcanologue Jacques-Marie Bardintzeff, prĂ©cisant qu'une Ă©ruption explosive comme celle qui conduisit Ă la genĂšse du puy de DĂŽme serait dĂ©vastatrice. La lave formerait un dĂŽme avant de propulser dans le ciel des tonnes de dĂ©bris rocheux. Un scĂ©nario catastrophe pour l'Auvergne ! Rendez-vous au puy de LemptĂ©gy Le gĂ©ant Ă ciel ouvert, vieux de ans, laisse apparaĂźtre une anatomie de strates et de cheminĂ©es parfaitement visibles. Nous sommes dans le ventre d'un volcan. De grandes marmites cachĂ©es partent des sources chaudes qui contiennent, au dire des mĂ©decins intĂ©ressĂ©s, tous les mĂ©dicaments propres Ă toutes les maladies», relata Guy de Maupassant lorsqu'il vint en cure Ă ChĂątel-Guyon. L'eau, un autre miracle de la chaine des Puys, de par sa qualitĂ© et sa quantitĂ©. L'impluvium de Volvic, territoire de hectares, donne naissance Ă l'eau minĂ©rale du mĂȘme nom. Une eau qui a traversĂ© pendant prĂšs de cinq ans six couches de roches volcaniques, son filtre naturel. Volvic nous propose de remonter Ă sa source, ou plutĂŽt d'y descendre... La grotte de la Pierre est une plongĂ©e au coeur d'un coulĂ©e de lave, celle issue du volcan de la NugĂšre, entrĂ© en Ă©ruption il y a ans et qui a donnĂ© naissance Ă une roche "magmatique effusive" formĂ©e sous l'eau par refroidissement rapide du magma nommĂ©e trachyandĂ©site. On dĂ©couvre, dans un parcours-spectacle, les multiples utilisations de cette pierre volcanique notamment pour la cathĂ©drale de Clermont-Ferrand, la rudesse du travail des carriers en charge de l'extraction et enfin la dĂ©couverte de la prĂ©cieuse eau par l'un d'eux, un certain Jean Legay-Chevalier. Sur le dos des puys Les rossolis Dantesque, Magique, Inoubliable. La grande traversĂ©e du massif central, le GTMC, comme disent les connaisseurs, tient du mythe pour les VTTistes. Elle passe par des paysages impressionnants, variĂ©s et, surtout, trĂšs sauvages. Ceux qui prennent le temps de s'arrĂȘter peuvent faire connaissance avec des plantes carnivores bien connues des botanistes, les rossolis. Et il y a beaucoup Ă voir puisque plus de espĂšces animales et vĂ©gĂ©tales sont rĂ©pertoriĂ©es dans cette seule rĂ©serve naturelle. Notre chemin mĂšne ensuite jusqu'Ă l'un des lieux les plus sauvages de la randonnĂ©e, le lac de Saint-Alyre, d'oĂč plusieurs ruisseaux s'Ă©chappent pour ronronner dans les pĂąturages. Dans les criques perdues Le monstre aquatique de 562 ha, c'est le lac de Saint-Ătienne-CantalĂšs. Blotti Ă une vingtaine de kilomĂštres Ă l'ouest d'Aurillac, ceint de collines, il semble insaisissable. L'ignorant ne peut pas soupçonner sa prĂ©sence, car les routes le contournent prudemment et s'Ă©cartent pour tutoyer des lointains pĂąturages oĂč paissent salers et limousines. Mais, lorsque, fait rarissime, un chemin aventureux pique vers le rivage, il apparaĂźt brusquement. Un mirage ! Pourtant voilĂ longtemps dĂ©jĂ que deux riviĂšres, la CĂšre et l'Authre, ainsi qu'une flopĂ©e de ruisseaux, ont pris possession des lieux. Le barrage Ă l'origine du lac a Ă©tĂ© bĂąti pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous la baguette d'un chef de la RĂ©sistance. Parmi les ouvriers du chantier figurait aussi le grand-pĂšre d'Ăric Cantona», souligne notre ami Auvergnat, Bernard. Depuis l'inauguration du site, en 1945, l'eau et la terre ont fait alliance. Aujourd'hui les forĂȘts touffues dĂ©valent les pentes pour se mirer dans les flots. Et dĂšs que le soleil rapplique, la surface se constelle de nuĂ©es d'embarcations. De mai Ă septembre, les adeptes des loisirs nautiques s'Ă©lancent de l'un des quatre ports de poche, RĂ©nac, Ribeyres, Espinet ou le PUech des Ouilhes, pour entamer un drĂŽle de ballet. Jet-Ski, pĂ©dalos, canoĂ«s, barques, catamarans et skis-nautiques se croisent sans relĂąche. VoilĂ qui pourrait ĂȘtre un peu agaçant. Mais ici rĂšgne l'entente cordiale. Tous respectent la loi du lac, une sorte de code de bonne conduite, avec prioritĂ©s Ă droite, horaires de circulation et zones rĂ©servĂ©es. Le prĂ© carrĂ© des vĂ©liplanchistes ? La presqu'Ăźle du Puech, carrefour des vents. Le bastion des fadas de vitesse ? La Ligne droite», oĂč les bolides vrombissent dans des gerbes d'Ă©cume...Ce n'est pas nous qui prenons le lac, mais bien lui qui nous prend», rĂ©sument Virginie et Philippe, bĂ©nĂ©voles au club nautique. Le bonheur est aussi au village Si je ne devais en retenir qu'un ce serait le village de Salers qui surplombe les vallĂ©es de l'Aspre, la Maronne et le Rat. Les Monts du Cantal avoisinants l'enserrent doucement, la protĂšgent. Perle noire dans un panorama de verdure, le village se situe Ă l'entrĂ©e du Parc naturel rĂ©gional des volcans d'Auvergne. ⌠Tout amateur d'univers lointain ou de voyage dans le temps apprĂ©cie Salers. En s'y baladant, on est comme transportĂ© au XVIĂšme siĂšcle, avec ses hĂŽtels particuliers et ses maisons Ă tourelles en pierre volcanique. Laquelle donne au village ce charme dĂ©suet, lĂ©gĂšrement austĂšre, qui ne laisse pas prĂ©sager des trĂ©sors qu'il renferme. Telles, au sein de l'Ă©glise Saint-Mathieu, cinq tapisseries d'Aubusson du XVIIIe siĂšcle ! Rien d'Ă©tonnant Ă ce que cette citĂ© cantalienne soit classĂ©e parmi les Plus Beaux Villages de France. Son environnement privilĂ©giĂ©, alternant entre vallĂ©es glaciĂšres, forĂȘts, herbages ou landes montagnardes Ă genĂȘts en a fait le territoire privilĂ©giĂ© pour dĂ©velopper une race bovine La vache de Salers. Reconnue dans le monde entier, elle fait la fiertĂ© des Ă©leveurs locaux, avec sa robe de couleur brun-acajou, ses poils longs et frisĂ©s, et ses longues et fines cornes en forme de lyre. Avec le Cantal, le Saint-Nectaire, la Fourme d'Ambert, et le bleu d'Auvergne, le Salers et l'un des 5 fromages AOP du territoire cantalien. Entre patrimoine historique et vaches Salers, la petite citĂ© vaut le dĂ©tour, elle est sĂ©duisante avec ses maisons aux pierres apparentes, ses places et ruelles pavĂ©es de pierres de lave carrĂ©es et ses nombreuses Ă©choppes artisanales et boutiques de souvenirs. Nous visitons le MusĂ©e de Templiers, dans l'une des plus belles demeures de la ville, l'ancienne commanderie des chevaliers de l'Ordre de Malte. Un guide passionnĂ© et passionnant nous contre l'histoire de ce charmant village. En somme, il y a tant Ă faire et Ă dĂ©couvrir en Auvergne, qu'on se doit de complĂ©ter le tout par de savoureuses spĂ©cialitĂ©s locales, comme la truffade, le bourriol, le pounti, l'aligot ou le chou farci. Un dĂ©lice ! Ce plat emblĂ©matique de l'Auvergne doit son nom au mot Trufada» signifiant pomme de terre en patois. Plat typique, la truffade est trĂšs simple Ă prĂ©parer. IngrĂ©dients pour 4 personnes 500 g de pomme de terre bintje 250 g de tomme fraĂźche de Cantal Ail, sel et poivre Salade verte et jambon de Pays. Ăplucher et tailler les pommes de terre en rondelles. Les faire sauter, dans une cocotte avec un peu d'huile et les assaisonner d'ail, de sel et de poivre Ajouter la tome fraĂźche de Cantal Ă la fin de la cuisson MĂ©langer Ă l'aide d'une cuillĂšre et bois et servir aussitĂŽt avec la salade verte et le jambon de Pays. Bon AppĂ©tit. Latome fraĂźche ou tomme fraĂźche est un caillĂ© fortement pressĂ©, lĂ©gĂšrement fermentĂ© et non salĂ© Ă base de lait de vache, traditionnellement extrait du cycle de fabrication du fromage de Laguiole dans la rĂ©gion de l'Aubrac et du cantal ou du salers en Haute-Auvergne (Massif central) pour la confection de plats cuisinĂ©s.. Ătymologie. Tome fraĂźche est une francisation Ă caractĂšre Les annĂ©es se suivent et se ressemblent pour lâAOP fourme dâAmbert. Pour la 5e annĂ©e, lâappellation enregistre un dĂ©veloppement de ses ventes avec tonnes commercialisĂ©es, soit une hausse de 8,25 % 4 % en 2016. Une annĂ©e assez extraordinaire, pour Nicolas Cussac, prĂ©sident du Syndicat interprofessionnel de la fourme dâAmbert Sifam. Câest un cas rare dans lâunivers des pĂątes persillĂ©es ». Tout prĂšs du record historique de lâappellation. 1. Une fourme consommĂ©e hors foyer La part la plus importante des ventes aura Ă©tĂ© sur la restauration hors foyer cantines, plats cuisinĂ©s, burger... avec 34 % ; puis la coupe 22 % ou les grandes et moyennes surfaces et libre-service 20 % avec tonnes, tandis que les bleus non AOP, eux, diminuent. AOP bleu dâAuvergne et fourme dâAmbert, le renouveau des pĂątes persillĂ©es Dans ce secteur, en volume et en valeur, la fourme dâAmbert reste le second fromage bleu AOP le plus achetĂ©. Lâexport 11 % diminue mais reste la seconde meilleure performance des dix derniĂšres annĂ©es. Le marchĂ© des fromages bleu sâest stabilisĂ© grĂące aux fourmes de Montbrison, dâAmbert et au bleu dâAuvergne », constate AurĂ©lien Vorger, directeur du Sifam. 2. Moins de producteurs, mais une meilleure utilisation du lait En 2017, la filiĂšre comprenait producteurs de lait - un chiffre en baisse - 6 fromageries, autant de producteurs fermiers et 9 collecteurs. 37 arrĂȘts ont Ă©tĂ© comptabilisĂ©s dont 11 suite Ă des contrĂŽles ; 17 habilitations ont Ă©tĂ© accordĂ©es Ă des producteurs de lait, deux producteurs fermiers. Le Sifam a aussi enregistrĂ© la fermeture dâune fromagerie. Moins de lait aura Ă©tĂ© produit en 2017, du fait aussi dâune saison climatique un peu particuliĂšre. DâoĂč un taux dâutilisation du lait en forte hausse + 14,6 % Ă 20,6 %. 3. 238 contrĂŽles menĂ©s en 2017 Concernant les contrĂŽles du cahier des charges, 238 ont Ă©tĂ© menĂ©s en baisse, pour 55 manquements constatĂ©s dont 12 mineurs, 41 majeurs et deux graves. La plupart sont sur lâalimentation des animaux et la composition des cĂ©rĂ©ales », relĂšve AurĂ©lien Vorger. Recevez par mail notre newsletter Ă©co et retrouvez l'actualitĂ© des acteurs Ă©conomiques de votre rĂ©gion. La recette du succĂšs de la fourme d'Ambert AOP CĂŽtĂ© qualitĂ© des fromages, avec 71 Ă©chantillons, lâAOP enregistre une note moyenne de 14,86 sur 20 avec des baisses sur lâaspect extĂ©rieur ou la pĂąte. 4. En 2018 Sans surprise en 2018, lâeffort sera poursuivi sur la qualitĂ© avec un maintien de la pression du contrĂŽle organoleptique ; le lancement de nouvelles thĂ©matiques de recherche sur la qualitĂ© du fromage amertume, sel ou la finalisation du travail sur le nouvel emballage du Sifam pour le libre-service. Outre la recherche de nouveaux marchĂ©s innovants, la stratĂ©gie de promotion sera poursuivie, sur les festivals de musique notamment ou avec lâintĂ©gration des Fourmofolies dans le programme de la Coop de Mai. La fourme dâAmbert s'invite Ă Rock en Seine en 2017 ! La fourme dâAmbert a de lâambition et il faut quâelle continue dâen avoir », martĂšle Nicolas Cussac. Un prĂ©sident qui souhaite ĂȘtre dynamique et rĂ©actif pour anticiper les Ă©volutions sociĂ©tales. Le consommateur nâachĂšte pas juste un fromage mais un fromage avec une histoire, une identitĂ©, un lien environnemental et sociĂ©tal ». 5. Des recherches Ă mener et un emballage innovant Ă peaufiner Dans cette exigence de qualitĂ©, les efforts devraient ĂȘtre poursuivis en matiĂšre de recherche et dĂ©veloppement. DĂ©jĂ par la crĂ©ation dâun GIS groupement dâintĂ©rĂȘt scientifique filiĂšres fromagĂšres sous IG » associant les structures de recherche et de dĂ©veloppement des AOP du Massif Central et des Alpes. Un burger Ă la fourme dâAmbert chez McDonaldâs Un GIS unique en France dans le monde fromager et qui regroupe des organismes de recherche français INRA, IRSTEA, universitĂ©s... afin dâaugmenter les synergies entre les deux massifs et mener des Ă©tudes notamment sur lâintĂ©rĂȘt nutritionnel des fromages, les typologies de prairies ou lâhistoire des fromages AOP dâAuvergne. La recherche devrait ĂȘtre aussi poursuivie sur les emballages innovants Fropack transfert pour 2018-2019. François Jaulhac
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Eneffet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Fromage du Massif central notamment dâAmbert. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux.Entre les massifs montagneux, au nord, se trouvent Ă©galement des zones de plaine Dombes, plaine du Forez, etc.. Dans le nord gauche ouvert du Massif central, se trouvent les plaines de la Limagne et du Bourbonnais. OĂč faire de la luge dans le Puy-de-dĂŽme ?Comment Appelle-t-on les habitants du Massif central ?Quelles sont les principales chaĂźnes de montagnes ?Quelles sont les montagnes anciennes en France ?Quel est le point culminant de la VendĂ©e ?Est-ce que les stations de ski vont ouvrir ?QUEL EST LE Puy le plus haut dâAuvergne ?Ou skier en juin en France ?OĂč se trouve le point culminant du Massif central ?Quel Massif montagneux se situe au Sud-est de la France ?Quel est le fromage emblematique dâAuvergne ?Quel est le plus haut sommet du Jura ? OĂč faire de la luge dans le Puy-de-dĂŽme ? Le Massif du Sancy propose plusieurs parcours pour les plus jeunes Sur le mĂȘme sujet Quelle gare pour aller dans le Jura ? Stade de luge Lou Madeliot â SuperBesse / Madalet. Stade de Luge â SuperBesse / Madalet. Piste de luge â Besse / Pertuyzat. Piste de luge â Chastreix-Sancy. Pistes de luge â Le Mont-Dore. Piste de luge â La Bourboule / Charlannes. OĂč faire de la luge dans le Puy-de-dĂŽme ? Dans les stations de Super-Besse, Le Mont-Dore et Chastreix-Sancy, petits et grands pourront faire de la luge et gravir inlassablement la piste Ă lâaide dâun tapis roulant. Des aires de jeux avec des modules en mousse pour lâescalade, le patinage ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es pour les plus jeunes⊠OĂč faire de la luge Ă La Bourboule ? Piste de luge sĂ©curisĂ©e. AccĂšs possible au plateau de Charlannes depuis le centre-ville de La Bourboule par la D 129. Le port du casque est recommandĂ©. Les enfants sont sous lâentiĂšre responsabilitĂ© de leurs parents. Les chiens sont autorisĂ©s, tenus en laisse, sur les bords du sentier. Sur le mĂȘme sujet OĂč partir en vacances dans les Alpes lâĂ©tĂ© ? Comment sâappelle le dĂ©partement 39 ? OĂč partir dans les Alpes en aoĂ»t ? Quelle station quand on ne ski pas ? Comment se sont formĂ©es les montagnes ? Comment Appelle-t-on les habitants du Massif central ? Auvergnat dĂ©signe aussi une personne qui vient non seulement dâAuvergne, mais du Massif Central dans son ensemble le Massif Central Ă©tait un pays de forte Ă©migration, surtout au XIXe siĂšcle, comme le confirme le journal LâAuvergnat de Paris, qui indique le sous-titre Du Massif Central et fier dâĂȘtre⊠Voir l'article OĂč aller Ă la montagne en France en hiver ? Quel Ăąge a Massif Central ? Comment sâest formĂ© le Massif central ? Le massif central est le vestige dâune ancienne chaĂźne montagneuse, formĂ©e lors de lâorogenĂšse hercynienne Ă la fin du PalĂ©ozoĂŻque Ăšre primaire, entre â 450 et â 290 millions dâannĂ©es. ⊠Cette chaĂźne, dite varisque, a ensuite Ă©tĂ© Ă©rodĂ©e au MĂ©sozoĂŻque Ăšre secondaire et transformĂ©e en pĂ©nĂ©plane. Quelles sont les principales chaĂźnes de montagnes ? Les chaĂźnes de montagnes en France sont Les Vosges, Le Jura, Les Alpes, Le Massif Central et Les PyrĂ©nĂ©es. Lire aussi OĂč il y a des montagnes en France ? Quelle est la plus grande chaĂźne de montagnes du monde ? Les Andes sont la plus longue chaĂźne de montagnes continentales du monde, sâĂ©tendant du nord au sud le long de la cĂŽte ouest de lâAmĂ©rique du Sud. Le sommet est lâAconcagua. LâAsie a le plus haut sommet du monde dans lâHimalaya. OĂč se situent les principales chaĂźnes de montagnes ? La CordillĂšre des Andes, longue de 7 000 km, est souvent considĂ©rĂ©e comme la plus longue chaĂźne de montagnes du monde. La ceinture alpine comprend lâIndonĂ©sie et lâAsie du Sud-Est Ă travers la chaĂźne himalayenne y compris le mont Everest, le plus haut sommet du monde et se termine dans les Alpes. Quelles sont les diffĂ©rentes chaĂźnes de montagnes en France ? Le nombre de massifs montagneux en France mĂ©tropolitaine est de six les Alpes nord et sud, les PyrĂ©nĂ©es, le Jura, le Massif central, les Vosges, la Corse. Les Alpes du Nord sont symbolisĂ©es par la haute montagne avec le sommet emblĂ©matique du Mont Blanc 4 810 m. Quelles sont les montagnes anciennes en France ? En France, le Massif Central et les Vosges sont des montagnes anciennes. Lire aussi Comment sâest formĂ© le Massif central ? Quels sont les 3 principaux massifs montagneux français ? Massif central Puy de Sancy, 1 886 mĂštres, Jurassique CrĂȘt de la Neige, 1 723 mĂštres, Voges Grand Ballon, 1 424 mĂštres. Quels sont les deux types de montagnes françaises ? Il existe 2 types de montagnes en France les Jeunes Montagnes et les Vieilles Montagnes. Que sont les jeunes montagnes ? Les jeunes montagnes sont trĂšs hautes plus de 1800 mĂštres. Ils ont un sommet pointu et des pentes raides comme les Alpes, les PyrĂ©nĂ©es et le Jura. Quel est le point culminant de la VendĂ©e ? Culminant Ă 290 m, Saint-Michel-Mont-Mercure commune de SĂšvremont est la plus haute commune de VendĂ©e. Une vue exceptionnelle sâoffre au sommet du clocher de lâĂ©glise. Sur le mĂȘme sujet OĂč partir en vacances dâĂ©tĂ© Ă la montagne ? On y accĂšde par des marches de 199 marches et domine, du haut de ses 42 mĂštres, le paysage de la vallĂ©e vendĂ©enne. OĂč est le point culminant ? Point culminant, point culminant le Mont Blanc est le point culminant des Alpes ; degrĂ© le plus Ă©levĂ©, apogĂ©e; climax, climax, climax Il Ă©tait au sommet de sa renommĂ©e. OĂč est le 85 en France ? La VendĂ©e est-elle au nord ? La VendĂ©e est un dĂ©partement de lâouest de la France situĂ© dans la rĂ©gion Pays de la Loire. ⊠BordĂ© par lâocĂ©an Atlantique Ă lâouest, il sâĂ©tend sur 6 720 km2 et atteint une altitude maximale dâĂ peine 300 m Ă lâest, dans la partie sud du Massif armoricain. Est-ce que les stations de ski vont ouvrir ? En dĂ©cembre 2021 nous revoilĂ skier partout ! Vient ensuite la plupart des stations qui ouvriront en dĂ©cembre en plusieurs phases pour maintenir toutes les stations de ski de France 2021 et hiver 2022 ouvertes Alpe dâHuez ouverture le 4 dĂ©cembre. Lire aussi Quelle est lâaltitude du Jura ? Chamrousse ouverture le 4 dĂ©cembre. Les remontĂ©es mĂ©caniques ouvriront-elles ? Les remontĂ©es mĂ©caniques qui nâont pas pu ĂȘtre ouvertes lâan dernier car nous nâavions pas de vaccination alors, et pas de pass sanitaire, pourront ouvrir » Ă partir de ce week-end, a annoncĂ© au micro le secrĂ©taire dâEtat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoine. BFM, jeudi 14 octobre, Ă©voquant notamment le glacier⊠QUEL EST LE Puy le plus haut dâAuvergne ? Le Puy de Sancy est le plus haut volcan du Massif Central et donc la vue depuis son sommet, Ă 360°, est Ă©poustouflante. Lire aussi Quelle est la ville la plus proche du Mont Ventoux ? Quel est le plus beau Puy dâAuvergne ? Puy de Pariou, le plus cĂ©lĂšbre Ce tout jeune volcan de 8 000 ans est un symbole du volcan dâAuvergne, car sa silhouette typique en fait un symbole de lâactivitĂ© volcanique de la rĂ©gion. Ou skier en juin en France ? Ski dâĂ©tĂ© Les Deux-Alpes, Val-dâIsĂšre et Tignes sont Ă nouveau ouvertes. Les remontĂ©es mĂ©caniques sont illimitĂ©es en altitude, oĂč lâenneigement reste exceptionnel en ce mois de juin. Sur le mĂȘme sujet OĂč partir en vacances dans les Alpes lâĂ©tĂ© ? Trois glaciers proposent cette annĂ©e une descente au grand public. OĂč skier en France en Ă©tĂ© ? La France compte quatre stations de ski dâĂ©tĂ©, toutes situĂ©es dans les Alpes, sur des glaciers Ă plus de 3000 mĂštres dâaltitude Ăą ⏠Val dâIsĂšre et son glacier Pissaillas, Ăą ⏠» Tignes et la Grande Motte, Ăą ⏠Les 2 Alpes et le glacier du mĂȘme nom, Ăą ⏠âAlpe dâHuez sur le glacier du Pic Blanc. OĂč skier en juin 2021. EN JUIN 2021. NOUS ALLONS SKIER SUR LE GLACER DE PISAILLAS. DĂšs lâouverture de la route dâaccĂšs au Col de lâIseran, les tĂ©lĂ©phĂ©riques de la Cascade et des Montets seront ouverts de 07h00 Ă 12h00. Les montĂ©es et descentes seront adaptĂ©es au flux de skieurs. OĂč se trouve le point culminant du Massif central ? Avec ses 1885 mĂštres dâaltitude, le Puy de Sancy est le point culminant du Massif Central et le plus haut volcan de France mĂ©tropolitaine. Voir l'article OĂč sâarrĂȘte le Jura ? Quelle chaĂźne de montagnes fait partie du Massif central ? La formation de la PangĂ©e dĂ©bouche sur une chaĂźne de montagnes qui va du Portugal Ă lâEurope centrale la chaĂźne hercynienne dont fait partie le Massif central. câest lâorogenĂšse hercynienne. Quelles sont les limites du Massif Central ? Dans chacun dâeux, la hauteur dĂ©passe 500 m au moins une fois. GĂ©ologiquement, le massif traverse ces frontiĂšres jusquâaux dĂ©partements de la Dordogne, de la Charente, de la Vienne, de lâIndre, du Cher et de certaines communes de la Haute-Garonne. Quel Massif montagneux se situe au Sud-est de la France ? Le massif des Alpes est situĂ© au sud-est de la France. A voir aussi OĂč partir Ă la montagne en dĂ©cembre ? OĂč se trouve les Alpes du Sud sur la carte de France ? Les Alpes du Sud sont une zone gĂ©ographique naturelle des Alpes françaises situĂ©e principalement dans la rĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur, tandis que le reste se trouve dans la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes DrĂŽme. Quels sont les reliefs de la France ? Le relief comprend des plaines, des plateaux et des chaĂźnes de montagnes. ⊠Le relief de la France mĂ©tropolitaine est caractĂ©risĂ© par une dissymĂ©trie entre la partie nord-ouest, dominĂ©e par les plaines et les collines, et la partie sud-est, dominĂ©e par les massifs montagneux. Quel est le fromage emblematique dâAuvergne ? Le Cantal est le plus ancien fromage dâAuvergne connu presque 2000 ans !. Produit dans un terroir majoritairement situĂ© dans lâalu Cantal, qui puise son goĂ»t dans les hauts pĂąturages dâAuvergne, le Cantal nĂ©cessite une grande quantitĂ© de lait pour sa fabrication ! A voir aussi OĂč se situe les Haute-Alpes ? Quel fromage dans le Massif Central ? Saint-Nectaire, Cantal, Bleu dâAuvergne, Fourme dâAmbert, Salers cinq grands fromages AOP dâAuvergne qui viennent se rĂ©galer⊠A prix locaux ! Quel est le plus haut sommet du Jura ? Les montagnes et les sommets de la Montagne du Jura dĂ©voilent une belle vue. Sur le mĂȘme sujet OĂč marcher dans les Vosges ? Que ce soit le CrĂȘt de la Neige Ă 1 720 mĂštres, le Mont dâOr Ă 1 463 mĂštres ou le Grand Colombier Ă 1 434 mĂštres, chacun vous offre de sublimes panoramas qui changent selon les saisons. Quel est le deuxiĂšme plus haut sommet du monde ? Samedi 16 janvier, lâĂ©quipe nĂ©palaise a rĂ©ussi la premiĂšre ascension hivernale du K2, le deuxiĂšme plus haut sommet de la planĂšte 8 611 mĂštres et le seul 8 000 » quâelle nâait jamais escaladĂ© en hiver, brisant ainsi lâun des derniers grands sommets. mythes sur la randonnĂ©e. LaFourme d'Ambert est un fromage AOP depuis 1972. Le fromage AOP Fourme dâAmbert est fabriquĂ© dans le Massif Central, entre 600 m et 1 600 m dâaltitude, sur la zone de montagne, entre Puy-de-DĂŽme, Cantal la Bastille et les premiers bals musette Il y a plus de trente ans, Henri-Jacques Dupuy 1 avait publiĂ© dans La Revue de lâAccordĂ©oniste - Artistes et VariĂ©tĂ©s une sĂ©rie dâarticles sur lâhistoire des bals musette de Paris. Roland Manoury, qui fut son ami et collaborateur, a retrouvĂ© quelques-uns de ses cahiers. Il en a fait une synthĂšse, dont voici le premier Ă©pisode. Câest le berceau du musette et la rue de Lappe, qui a bien changĂ© aujourdâhui, est connue dans le monde entier. De grands photographes comme Robert Doisneau et BrasaĂŻ lâont immortalisĂ©e dans leurs clichĂ©s reflĂ©tant la vie nocturne effrĂ©nĂ©e de cette petite voie Ă©troite qui comportait entre les deux guerres environ dix-sept bals musette, la plupart tenus par des Auvergnats. Rien nâĂ©tait plus photogĂ©nique que les nĂ©ons des enseignes lumineuses se reflĂ©tant sur les pavĂ©s mouillĂ©s que foulaient de leurs pieds les prostituĂ©es, les souteneurs et toute une faune interlope. Se mĂȘlait Ă ces personnes la foule des midinettes venues en âtourner uneâ ou celle des bourgeois nantis venus sâencanailler pour un soir Ă la sortie des théùtres. Jusquâau dĂ©but du vingtiĂšme siĂšcle, ce quartier nâĂ©tait encore quâune banlieue un peu extĂ©rieure Ă Paris. Au Moyen Ăge, il y avait lĂ une campagne fertile oĂč poussaient la vigne et le blĂ© parmi de nombreux jardins maraĂźchers. On y trouvait aussi de riches demeures seigneuriales, des rendez-vous de chasse, des folies comme lâhĂŽtel de Ninon de Lenclos qui subsiste encore sur le boulevard Beaumarchais et mĂȘme une abbaye celle de Saint-Antoine-des-Champs qui donna son nom au quartier. Ă lâintĂ©rieur de Paris, les mĂ©tiers, groupĂ©s par corporations, Ă©taient rĂ©gis par des contraintes trĂšs sĂ©vĂšres, mais les artisans qui travaillaient pour lâabbaye de Saint-Antoine-des-Champs en Ă©taient exemptĂ©s par un dĂ©cret du roi Louis XI. Les souverains qui lui succĂ©dĂšrent finirent par sâinquiĂ©ter de lâafflux toujours croissant des artisans dans ce village afin de bĂ©nĂ©ficier de ces franchises. De lĂ sâest bĂąti peu Ă peu ce quartier qui comptait des milliers dâartisans qui purent exercer en toute libertĂ© leur mĂ©tier, notamment dans le travail du bois et de la ferronnerie. Câest au cours du dix-huitiĂšme siĂšcle que prospĂ©ra surtout la fabrication et le commerce des meubles dans ce qui devint le Faubourg Saint-Antoine le mot âfaubourgâ signifiant le âfaux bourgâ situĂ© Ă cĂŽtĂ© du vrai. De tous temps, tous les peuples du monde ont dansĂ©. Mais en France, et surtout Ă Paris, ce nâest quâen 1715 avec quelques bals masquĂ©s que le bal en gĂ©nĂ©ral sâest installĂ© ensuite dans un local vouĂ© Ă cela. Tout a commencĂ© Ă lâOpĂ©ra dont lâadministration donnait ou refusait lâautorisation dâorganiser un bal public. Cela dura jusquâĂ la RĂ©volution, en 1789. Au dix-neuviĂšme siĂšcle, les bals prolifĂ©rĂšrent dans tous les quartiers de la Capitale. Citons le Bal du Prado, ouvert en 1810 en face du Palais de Justice dans lâĂźle de la CitĂ©, frĂ©quentĂ© surtout par les Ă©tudiants. Sâouvrirent ensuite le Tivoli dâHiver, non loin des Halles puis le Bal Mabille aux Champs-ElysĂ©es ; Ă Montmartre lâĂlysĂ©e Montmartre et ceux qui allaient devenir les plus cĂ©lĂšbres Tabarin, Moulin Rouge, Moulin de la Galette⊠Des bals chics et bals populaires. On changeait de milieu en passant des Champs-ĂlysĂ©es aux bals auvergnats de la rue au Maire ou au bal des âapachesâ de la rue des Gravilliers et de la rue des Vertus, la mal nommĂ©e ! Câest surtout Ă la Bastille quâils allaient ĂȘtre les plus nombreux. LâĂ©crivain Jules Claretie avait notĂ© en 1867 la prĂ©sence de marchands de chansons et de chanteurs ambulants autour et sur la place de la Bastille. Henri-Jacques Dupuy racontait aussi lâhistoire du âmarquisâ de la Vessie un pittoresque personnage du pavĂ© parisien qui jouait dâun instrument bizarre constituĂ© par un bĂąton et deux cordes tendues sur une vessie de porc. PrĂšs de lĂ , au 10 boulevard Beaumarchais, sâouvrit le théùtre Chansonia qui devint le Concert Pacra en 1908. Pour 50 centimes, on avait droit Ă un bock etâŠun fauteuil. AprĂšs les tours de chant et des attractions de music-hall, on jouait un vaudeville ou une comĂ©die. Mais jusquâĂ cette Ă©poque, tous les orchestres montĂ©s sur une estrade ne comprenaient que des violons, des pistons et une contrebasse. la rue de Lappe dans les annĂ©es 1900 Les bals musette ont Ă©tĂ© quasiment tous tenus par des originaires du Massif central Puy-de-DĂŽme, Aveyron, CorrĂšze, LozĂšre et surtout Cantal. Ils avaient dĂ©barquĂ© un jour et sans un sou par le train aux gares de Lyon et dâAusterlitz. GrĂące Ă leur tĂ©nacitĂ© et leur courage ils montaient le charbon et les seaux dâeau chaude dans les Ă©tages des quartiers bourgeois, ils allaient ensuite devenir aussi laitiers ou loufiats garçons de cafĂ© et amasser un petit pĂ©cule afin dâacheter un petit commerce, un bistro ou ouvrir un bal. Non loin de la sinistre forteresse de la Bastille, trois grandes artĂšres traversaient le faubourg les chaussĂ©es Saint-Antoine, de Charenton et de Charonne. Entre elles, une petite rue tracĂ©e Ă la fin du dix-septiĂšme siĂšcle sur les terrains dâun certain Girard de Lappe. Sur des anciennes cartes de Paris, cette voie porta mĂȘme au temps de NapolĂ©on 1er le nom de ârue de Naplesâ ou de âlâAppleâ. Pendant le Second Empire, la rue de Lappe fut bordĂ©e de maisons basses qui devinrent vite des taudis, sans confort et sans hygiĂšne, mais oĂč commencĂšrent Ă affluer de nombreuses personnes originaires dâAuvergne espĂ©rant faire fortune Ă Paris, puisque la vie Ă©tait encore plus prĂ©caire dans les montagnes quâils venaient de quitter. Ces Ă©migrants gardaient intactes leurs traditions. Et la rue de Lappe finit par ressembler davantage Ă une rue dâAurillac quâĂ une rue parisienne ! Naturellement, pour se retrouver ensemble les dimanches, ils frĂ©quentaient ces nombreux bistrots et ces bals dits âdes famillesâ oĂč lâambiance Ă©tait trĂšs provinciale. Au barreaux vert .celebre bal des familles...Puis musette ! Pour danser la bourrĂ©e comme âau paysâ, il nây avait quâun seul instrument de musique la cabrette, genre de cornemuse ou musette qui se distinguait des autres parce que le joueur nâenvoyait pas lâair dans le sac en peau de chĂšvre cabre en occitan, dâoĂč le nom de cabrette en soufflant avec sa bouche, mais grĂące Ă un soufflet attachĂ© Ă la ceinture. Quant Ă lâaccordĂ©on, il Ă©tait encore totalement inconnu dans le quartier, mais cela nâallait pas tarder Ă changer. Une belle troupe d'auvergnats sous la houlette de Martin Cayla patron des disques 78t Le Soleil ! Nombre de ces petits Ă©tablissements portaient donc la mention respectable de âBal des Famillesâ. Il nây avait pas encore de mauvais garçons ni de malfrats. Et sâil y eut sans doute quelques empoignades, les Auvergnats aimaient sây rencontrer pour parler du pays. Le dimanche aprĂšs-midi, les mĂšres y emmenaient leurs filles pour les surveiller et voir avec qui elles dansaient. Martin Cayla devant sa boutique aujourd'hui on y vend des appartements! Mais les verres de la vitrine sont les mĂȘmes.. On y buvait aussi, parfois sec, et on y cassait la croĂ»te grĂące aux cochonnailles et fromages dâAuvergne. En mĂȘme temps, on Ă©coutait le cabrettaĂŻre de service qui jouait, une grelottiĂšre attachĂ©e Ă une cheville pour mieux marquer la cadence. Martin Cayla 1889-1951 se rendit cĂ©lĂšbre dans ce quartier dĂšs 1909 2 puisquâil avait 20 ans lorsquâil habita au n°21 de la rue de Lappe et joua de la cabrette dans le passage ThiĂ©rĂ© oĂč se trouvait le bal Mouminoux. Mais on savait dĂ©jĂ que des immigrants italiens, nombreux dans le quartier, avaient apportĂ© avec eux un instrument de musique qui pouvait Ă lui seul remplacer tout un orchestre. Cet instrument sâappelait lâaccordĂ©on ! Mais cela dĂ©plut aux Auvergnats qui voyaient dâun trĂšs mauvais Ćil sâimplanter cette boĂźte malĂ©fique. Celle-ci, en raison de sa puissance sonore, allait Ă coup sĂ»r balayer toutes les cabrettes existantes ! Ainsi sâouvrirent, quelque temps aprĂšs, plusieurs bals musette dans ce quartier Chez ClaviĂšres rue Saint-Maur, AlliĂšs rue de la Roquette, Costeroste bd de Charonne, Rastoul rue Coustou, Marcellin rue au Maire, Bertrand rue de Charenton, Lacassagne et Sudre rue des Taillandiers. Au n°13 de la rue de Lappe, prospĂ©rait le Bal Bouscatel â du nom de son propriĂ©taire Antoine Bouscatel, un remarquable joueur de cabrette nĂ© en 1867 au hameau de CornĂ©ziĂšre, dans la commune de Lascelle Cantal, prĂšs dâAurillac. On y venait de tous les quartiers de Paris danser les bourrĂ©es, valses, scottish et autres polkas piquĂ©es. Câest lĂ que se prĂ©senta un beau jour un jeune accordĂ©oniste sans le sou, mais le cĆur plein dâespĂ©rance Charles PĂ©guri. Charles PĂ©guri Il venait de quitter lâatelier de rĂ©parations dâaccordĂ©ons que son pĂšre, FĂ©lix PĂ©guri, avait installĂ© rue de Flandre, Ă La Villette. CâĂ©tait risquĂ© pour lui de se promener avec un accordĂ©on en plein fief auvergnat ! Câest vrai que lâinstrument Ă©tait Ă lâorigine le compagnon des bergers des montagnes dâItalie. Il suivit les Ă©migrants qui se fixĂšrent presque tous dans la Zone ou Ă la pĂ©riphĂ©rie de Paris. Seuls ceux-ci jouaient de lâaccordĂ©on Ă lâĂ©poque et FĂ©lix PĂ©guri ne manquait pas de travail dans son atelier. Son fils Charles, qui travaillait avec lui, cherchait des innovations techniques, ce qui dĂ©routait le pĂšre. Ă la suite dâune dispute, Charles choisit la libertĂ©. Il se rendit chez Bouscatel, lui proposant de lâaccompagner Ă lâaccordĂ©on dans son bal. InbtĂ©rieur du bal "Bousca" Contrairement Ă ses compatriotes, celui-ci accepta. Ce fut un succĂšs immĂ©diat le mariage des sons aigrelets de la cabrette et des riches accords de lâaccordĂ©on fut saluĂ© par des tonnerres dâapplaudissements de la part des danseurs. Antonin Bouscatel dĂ©cida de garde âCharlotâ avec lui. Ce fut le vĂ©ritable dĂ©part du bal musette. Lequel, dĂ©sormais, ne pourra plus jamais se passer de lâaccordĂ©on. Antonin Bousactel "Roi des cabrettaire" La rue de Lappe et le Balajo Henri-Jacques Dupuy 1 procĂ©da Ă des recherches approfondies au dĂ©but des annĂ©es 1970 afin dâen savoir plus sur cette rue mythique, devenue aujourdâhui une rue âbranchĂ©eâ. Aujourdâhui, dans la rue de Lappe se succĂšdent restaurants, antiquaires, galeries. Quelques bribes de musique y reviennent peu Ă peu en raison de la proximitĂ© du nouvel OpĂ©ra Bastille. Il ne reste quâun seul bal le Balajo, oĂč officia pendant prĂšs de cinquante ans le regrettĂ© Jo Privat, que remplaça souvent Toni Jacque, aujourdâhui retirĂ© en Franche-ComtĂ©. Quant au fief des Auvergnats, seuls subsistent encore un commerce de produits dâAuvergne et, au n°41 de la rue, le petit mais cĂ©lĂšbre restaurant Ă La Galoche dâAurillac. Ce dernier est tenu par Jeannot Bonnet qui succĂ©da Ă ses parents au dĂ©but des annĂ©es 1980. La carte, typiquement auvergnate est toujours allĂ©chante. Mais les prix ont Ă©voluĂ© aussi en consĂ©quence de la frĂ©quentation de ce quartier par de nombreux touristes. Il y a cent ans, le nombre des dĂ©bits de boisson que la rue de Lappe avait concentrĂ© sur ses deux rives Ă©tait si Ă©levĂ© quâil aurait Ă©tĂ© impossible au plus invĂ©tĂ©rĂ© des buveurs de faire le trajet de la rue de la Roquette Ă la rue de Charonne en consommant dans chacun dâeux ! Les bistrots-bougnats cĂŽtoyaient alors les ferrailleurs, les fabricants de machines-outils et de comptoirs destinĂ©s aux autres cafĂ©s de Paris, les marchands de salaisons et de produits dâAuvergne. Ă La Galoche dâAurillac entre autres, on y vendait des galoches et des sabots fabriquĂ©s dans le Cantal. Ils sont encore suspendus aujourdâhui au plafond de ce restaurant oĂč, en commandant une âtruffadeâ ou un âaligotâ, vous pourrez en acheter une paire si vous le dĂ©sirez. Une photo au top de la nostalgie...avec une pensĂ©e pour mon camarade Claude Dubois Comme lâĂ©crivait encore le regrettĂ© Henri-Jacques Dupuy, ⊠dĂ©crire la rue de Lappe en sâarrĂȘtant tantĂŽt Ă gauche, tantĂŽt Ă droite, cette dĂ©marche zigzagante nâeĂ»t pas Ă©tĂ© sans Ă©voquer celle du poivrot Ă©ventuel ! ». Dans toute rue ou avenue, il y a un mystĂšre pourquoi un cĂŽtĂ© est-il plus vivant ou animĂ© que celui dâen face ? Sans vouloir vexer les âdroitiersâ, les bals avaient la prĂ©fĂ©rence pour le cĂŽtĂ© gauche de la rue en partant de la rue de la Roquette, Ă lâexception de La Boule Rouge qui Ă©tait sur le cĂŽtĂ© droi celui qui porte les numĂ©ros pairs. Câest sur ce trottoir que lâexploration de Dupuy commençait. Au coin de la rue de la Roquette, le cafĂ© La TruyĂšre existe toujours et sa façade sur la rue de Lappe porte le n°2. Quand il nâofficiait pas au Balajo, câĂ©tait le quartier gĂ©nĂ©ral de Jo Privat qui y but de nombreuses ârĂŽteusesâ de champagne. Au n°8, un certain Cassagne ouvrit en 1910 un dĂ©bit de vins, repris par Louis Pouyet qui crĂ©a La Boule Rouge. Dans les annĂ©es 1930, la salle au plafond bas et aux banquettes serrĂ©es les unes contre les autres vit dĂ©filer de nombreux accordĂ©onistes installĂ©s au âperchoirâ. Le plus cĂ©lĂšbre dâentre eux fut Robert TrognĂ©e, compositeur de la valse musette Le retour des Hirondelles. Son frĂšre Georges â plus connu sous le pseudonyme de Jonato â composa dâinnombrables succĂšs pour accordĂ©on quâil cosigna avec Ămile Prudâhomme, Georges Cantournet, AndrĂ© Thivet, Jean SĂ©gurel et bien dâautres. Lâimmeuble du n°12 eut son heure de gloire entre les deux guerres il Ă©tait recherchĂ© par les amateurs de âlâamour-expressâ, abritant lâHĂŽtel de Lappe, une maison de passe, Ă©videmment. On y trouvait ensuite dâautres cafĂ©s-bougnats, des machines-outils et au n°20 le cafĂ© Rodde oĂč Jo Privat â encore lui â venait entre deux danses y âcrever un nuageâ ! Au n°30, lâĂ©picerie-buvette Ă©tait un lieu pittoresque frĂ©quentĂ© surtout par des clochards, digne de LâOpĂ©ra de quatâsous. âLa Marieâ et âle LĂ©onâ tenaient ce comptoir plutĂŽt sordide et nâĂ©taient pas les derniers Ă tĂąter de la bouteille ! Le cĂŽtĂ© droit de la rue de Lappe comportait encore quelques boutiques de salaisons et se terminait par le restaurant Chez Paul, au coin de la rue de Charonne. Il existe toujours. La ârive gaucheâ de la rue de Lappe intĂ©ressera davantage les mordus de boĂźte Ă frissons que nous sommes puisque câest celle qui contenait le plus de bals musette. Au n°1, il y avait une fabrique de comptoirs en Ă©tain oĂč lâon vendait tout le matĂ©riel destinĂ© aux cafĂ©s percolateurs, banquettes, chaises et tables. Au n°5, un certain Cantournet vendait de la ferraille. Au n°9 existe encore ce qui fut le plus fameux bal musette de la Capitale le Balajo. En 1907, il y avait lĂ un dĂ©bit de boissons tenu par un certain Lascroux. Il le revendit en 1910 Ă un autre Auvergnat, Dumas, qui le cĂ©da Ă son tour Ă un nommĂ© Aldebert. Ce dernier ouvrit un authentique petit bal musette auvergnat accueillant une excellente clientĂšle. Celui-ci prit sa retraite en 1930 et revendit son Ă©tablissement Ă Albert Vernet, encore un Auvergnat originaire de la Haute-Loire. Il exploita le Bal Vernet, appelĂ© aussi Au Vrai de Vrai jusquâen 1935, annĂ©e oĂč un homme trĂšs aisĂ© nommĂ© Jo France lâacheta pour le transformer en endroit chic. En allusion Ă son prĂ©nom, il nomma Balajo ce nouveau bal devenu un dancing Ă la mode. L'entrĂ©e du Bal a Jo dans les annĂ©es 1950 Il se trouve quâau moment mĂȘme du lancement, le jeune Jo Privat fut liĂ© aux destinĂ©es de ce bal. Et son prĂ©nom reste indissolublement associĂ© Ă lâĂ©tablissement, si bien que tout le monde a cru et croit encore que le Balajo, câĂ©tait le bal Ă Jo Privat, mais ce fut bien celui de Jo France. Celui-ci dĂ©cida dâagrandir son Ă©tablissement et acheta le terrain vague situĂ© derriĂšre. Il y fit construire la magnifique salle de bal, dĂ©corĂ©e par Henri MahĂ© et rappelant le cinĂ©ma Le Grand Rex de Paris. Au Balajo, on croit danser en plein air la nuit sous les Ă©toiles qui scintillent dans le ciel. Lâinauguration eut lieu en juin 1936, Ă lâĂ©poque du Front populaire et Ă lâapogĂ©e de lâaccordĂ©on musette. Lâenthousiasme fut Ă©norme, le Balajo devenant le plus rĂ©putĂ© des bals de France. Comme il portait en outre les noms et prĂ©noms de son propriĂ©taire et ceux de lâaccordĂ©oniste de service, lâĂ©tablissement sâenvola vers un demi-siĂšcle de succĂšs. L'un des tableaux d'Henri mahĂ© dĂ©corant l'intĂ©rieur du Balajo On sait de Jo France quâil sâappelait en rĂ©alitĂ© Georges France, quâil Ă©tait Parisien dâascendance lyonnaise. Il avait dĂ©butĂ© dans la vie comme plombier plombard en argot et avait un physique avantageux qui attirait Ă©normĂ©ment les personnes du sexe opposĂ©. On disait de lui quâil Ă©tait de ceux qui sont capables de prendre toutes les bastilles, de les rĂ©parer et de les remettre au goĂ»t du jour. Sa premiĂšre bastille fut un hĂŽtel qui devint par ses soins un meublĂ© trĂšs confortable muni de chambres avec eau courante et tout lâtoutim » Aucomme il disait. le bar du Bal Ă Jo , Ă gauche Roger deschamps, le patron Il connaissait la question puisquâil avait Ă©tĂ© plombier ! Il accueillait donc dans son Ă©tablissement les respectueuses du quartier et une clientĂšle aisĂ©e. En somme, il tenait un hĂŽtel de passe de luxe qui lui rapportait beaucoup dâargent. Lorsquâil sut que le Bal Vernet Ă©tait Ă vendre, il lâacheta et le transforma comme on lâa lu plus haut. Le Balajo fut frĂ©quentĂ© par les plus grandes vedettes dâavant et dâaprĂšs la derniĂšre guerre. Ce fut lâun des hauts-lieux de la fiesta et de la danse jusquâen 1939, annĂ©e oĂč Jo France prit comme associĂ© Jean Deschamps, un nĂ©gociant en textiles. Jo Privat commençait Ă ĂȘtre en haut de lâaffiche. Mais la fĂȘte ne devait pas durer la guerre Ă©clata dĂ©but septembre 1939. Le Balajo ferma ses portes en janvier 1940, pendant la âdrĂŽle de guerreâ. Jean Deschamps fut mobilisĂ© et fait prisonnier mais ne connut que six mois de captivitĂ© en Allemagne. Les bals Ă©tant interdits, il tint un garage avec station-service boulevard Voltaire jusquâĂ la LibĂ©ration. Jo France, lui, sâoccupa dâautres affaires. Le Balajo ne ralluma ses lampions quâen novembre 1944 au cours dâune joyeuse fĂȘte que prĂ©sida Mistinguett. Les jeux trĂ©s subtiles du Bal Ă Jo ! Ce fut cependant Jean Deschamps qui continua Ă diriger seul la sociĂ©tĂ© du Balajo, Jo France se retirant de lâaffaire pour sâoccuper du Moulin Rouge quâil voulait relancer. Le peintre et dĂ©corateur Henri MahĂ© enrichit encore le Balajo en 1951 en accrochant au-dessus du bar des tableaux peints par lui sur des thĂšmes inspirĂ©s par des titres de valses musette comme Mon barbot de Saint-Jean devenu pudiquement Mon Amant de Saint-Jean, La plus bath des javas ou Le dĂ©nicheur. Dans les annĂ©es 50 les cĂ©lĂ©britĂ©s vont au bal a Jo george Brassens et Catherine Sauvage Câest encore MahĂ© qui a dĂ©corĂ© les niches vitrĂ©es du bar et qui reconstituent lâambiance dâanciens bals cĂ©lĂšbres disparus de la rue de Lappe. Jo privat le roi du Balajo Couverture d'un disue de 1978 Le Petit Balcon En poursuivant lâexploration du cĂŽtĂ© gauche numĂ©ros impairs, il faut quitter la rue de Lappe Ă la hauteur du N°21 et emprunter le Passage Louis-Philippe, couvert en son dĂ©but, pour dĂ©boucher derriĂšre sur le Passage ThiĂ©rĂ©, parallĂšle Ă la rue. Câest au bal musette Le Petit Balcon » que Martin Cayla fit des dĂ©buts prometteurs vers 1910 puisque lâĂ©tablissement, Ă lâĂ©poque, sâappelait le Bal Mouminoux », rachetĂ© en 1912 par Garrigoux. AprĂšs la Grande Guerre, le bal sâappela le Petit Bal des Familles » immortalisĂ© par une chanson de Georges Cantournet que chanta Jean Cambon sur un disque Festival. Mme Vidalin le racheta en 1929 et le conserva jusquâen 1960. Les accordĂ©onistes Berger et Larousse ont jouĂ© au Petit Balcon ». Le passage Louis Philippe entre la rue de Lappe et le passage ThiĂ©rĂ© . Le petit Balcon Ă©tait au fond a gauche...aujourd'hui dans le passage il y a le CafĂ© de La danse. Celui qui connut le mieux lâhistoire de ce vieux bal musette fut Roger Paraboschi, cĂ©lĂšbre et talentueux batteur qui joua avec tous les grands du jazz français et amĂ©ricains. Henri-Jacques Dupuy le rencontra vers le milieu des annĂ©es 1960. En effet, câest au Petit Balcon que naquit cet excellent percussioniste, lui-mĂȘme fils dâun immigrĂ© italien arrivĂ© en France en 1922, annĂ©e oĂč Mussolini prit le pouvoir. -Mon pĂšre Charles Paraboschi fut lâune des gloires de lâaccordĂ©on dans les annĂ©es vingt, se souvenait Roger, il arriva en France, une truelle dans une main et un accordĂ©on au bout de lâautre. Comme il jouait aussi bien des deux instruments », mais que sur le second, il faisait preuve dâun trĂšs honnĂȘte talent, il devint vite musicien professionnel. Il jouait sur un Dita Salas chromatique Ă quatre rangĂ©es de boutons, systĂšme Piazentina, car il Ă©tait originaire de Piacenza, petite ville proche de Stradella, capitale de lâaccordĂ©on dans le Nord de lâItalie. Nous Ă©tions une famille de musiciens, ayant un cousin violon-alto Ă lâorchestre de Paris et un autre qui chantait Ă la Scala de Milan. On appelait mon pĂšre Charlot-la-main-gauche » tant on apprĂ©ciait son jeu de basses. Il jouait alors avec des comparses aux sobriquets les plus pittoresques, comme câĂ©tait la coutume au bal musette Milo-le-Menteur, DĂ©dĂ©-les-Gros-Yeux, Toto les asperges, etc. MĂȘme certains accordĂ©onistes français Ă 100 % comme RenĂ© Maletti avaient italianisĂ© leur nom pour faire mieux ! Dans le passage ThiĂ©rĂ©, il y avait un autre bal musette, Chez Rolandi » oĂč se donnaient rendez-vous le samedi et le dimanche les Italiens dâun peu partout. Mon pĂšre reçut la visite de Charles PĂ©guri qui lui demanda de venir jouer chez Aldebert, Ă lâemplacement duquel sâinstallera en 1936 le Balajo. Quand ce dernier fut ouvert, mon pĂšre partit alors jouer au Musette », rue de Lappe, un bal tenu par les frĂšres NoyguĂšs. Lorsque les musiciens avaient grimpĂ© sur une Ă©chelle et pris place sur le balcon, on retirait alors cette-ci, les isolant ainsi des conflits et des bagarres qui Ă©clataient dans la salle. Ils continuaient ainsi imperturbablement Ă jouer, relativement indiffĂ©rents Ă ce qui se passait en dessous ! Et quand ils avaient envie de soulager un petit besoin trĂšs naturel, ne pouvant pas descendre, ils⊠pissaient dans une boĂźte de conserve ! La rue de Lappe Ă©tait cependant trĂšs surveillĂ©e. Les bals fonctionnaient de 20 h 30 Ă minuit et demie et il y avait un flic devant chaque bal ! A minuit trente pile, le flic faisait son entrĂ©e, on pouvait alors sortir et respirer enfin un peu de lâair frais de la rue. Au Petit Balcon, se souvenaitencore Roger Paraboschi, câĂ©tait pareil. Nous ajouterons que la salle Ă©tait sympathique. Maurice Alexander y a beaucoup jouĂ© et câest lĂ quâil reçut en 1957, un disque dâor pour un million de disques vendus chez Columbia et Trianon, deux marques de PathĂ©-Marconi. Dans les annĂ©es 1960, le patron engageait des apaches » qui nâĂ©taient en rĂ©alitĂ© que des figurants venus pour impressionner les touristes Ă©trangers dĂ©barquĂ©s de pleins autocars. Ils giflaient leurs rĂ©guliĂšres » tout en dansant des chaloupĂ©es effrĂ©nĂ©es et des javas vaches » !. -Tout cela, câĂ©tait de la frime » regrettait Roger Paraboschi. Le Petit Balcon Ă©tait devenu un bal bidon. Il disparut Ă son tour dans les annĂ©es 1970. Dans le passage ThiĂ©rĂ© sâĂ©tait installĂ© Ă©galement un cĂ©lĂšbre fabricant de cabrettes Dufayet. Les autres habitaient tous dans le quartier comme Costeroste, Amadieu ou Gasparoux. Quant Ă Martin Cayla, il ouvrit son premier magasin de musique au dĂ©but des annĂ©es 1920 au N°26 de la rue des Taillandiers, non loin de lĂ . Il nous faut revenir cent ans en arriĂšre, en 1902, Ă cette association entre lâAuvergne et lâItalie créée au N°13 de la rue de Lappe par Antoine Bouscatel et Charles PĂ©guri, dit Charlot. Sur un bottin de lâĂ©poque, figurait son nom mal orthographiĂ© en Quand ce dernier eut quitĂ© son pĂšre FĂ©lix, il chercha un nouveau local pour installer un atelier quâil voulait spĂ©cialiser dans la rĂ©paration et lâamĂ©lioration technique des accordĂ©ons. Le pĂšre Bouscatel lui offrit celui situĂ© juste au dessus de son bal et cela devint un vĂ©ritable club dâaccordĂ©onistes. Charles Ă©tait un chercheur et il fut aussi lâun des pionniers de lâaccordĂ©on chromatique, encore rare Ă cette Ă©poque. Acteurs du mariage entre la cabrette auvergnate et lâaccordĂ©on, Bouscatel et PĂ©guri allaient en conclure un autre, un vrai celui-lĂ Charlot Ă©tait tombĂ© follement amoureux dâHenriette, la fille de Bouscatel et il lâĂ©pousa. En 1913, Bouscatel vendit son bal et toute la famille quitta la rue de Lappe pour sâinstaller rue de la Huchette, au Quartier Latin. LâĂ©tablissement conserva longtemps son nom de Bal Bousca » et fut rachetĂ© juste avant la dĂ©claration de la guerre en 1914 par un autre auvergnat Carcanague qui lâexploita jusquâau dĂ©but des annĂ©es 1930. Il nâexiste plus depuis longtemps. DĂ©pressif, Charles PĂ©guri mit fin Ă ses jours en 1930 et son beau-pĂšre Antonin Bouscatel mourut en 1945 . Continuons notre promenade dans la rue de Lappe. Au N°19, il y avait vers 1900 un CafĂ© Taldire », repris en 1938 par un nommĂ© Monteil, un CorrĂ©zien qui en fit un bal musette Ă lâenseigne des Barreaux Verts », puisque des barreaux en fer forgĂ© Ă©taient fixĂ©s sur la devanture. Repris en 1940 par Nadailhac, puis par les dĂ©nommĂ©s Moulin et Dalle, le petit bal avait retrouvĂ© sa cote en 1945. Jean Salles, encore un Auvergnat originaire de Pierrefort Cantal, adorait lâaccordĂ©on. Il en fut le gĂ©rant en 1959 et acheta les Barreaux Verts en 1961. Il affirmait, Ă cette Ă©poque, que le titre de propriĂ©tĂ© quâil avait conservĂ© indiquait que ce local aurait Ă©tĂ© une prison de religieuses sous lâAncien RĂ©gime. LâaccordĂ©oniste JuĂ©ry puis les cabrettaĂŻres PagĂšs, Arribat et Ladonne ont Ă©tĂ© les derniers musiciens officiant dans ce bal restĂ© typiquement auvergnat. Encore tout jeune, le cĂ©lĂšbre cabrettaĂŻre Georges Soule, dĂ©cĂ©dĂ© en 1979, venait y Ă©couter ces rois du folklore dâAuvergne et il se souvenait que les murs Ă©taient si humides que lâon avait dĂ» clouer des planches pour permettre aux clients de sây adosser ! Franchi le passage Louis-Philippe, on revient Ă Albert Vernet. Avant dâacquĂ©rir le Vrai de Vrai », le futur Balajo, Vernet avait exploitĂ© Le Musette » au N°23. Dans les annĂ©es 1930, cet Ă©tablissement avait une clientĂšle spĂ©ciale », constituĂ©e surtout par des homosexuels, un nom tabou Ă lâĂ©poque. Au N°37, puis au 39, il exista aussi deux autres petits bals musette, depuis longtemps disparus oĂč jouĂšrent, paraĂźt-il, Jean Vaissade et RenĂ© Sudre. On arrive au N°41 oĂč le restaurant A la Galoche dâAurillac », dĂ©jĂ nommĂ©, est lĂ depuis le dix-neuviĂšme siĂšcle. Un peu plus loin, au N°47, il y avait Les Trois Colonnes », classĂ© comme bar en 1924, puis comme bal en 1928. Martin Cayla et son grand ami Henri Monboisse y jouĂšrent, lâun de la cabrette, lâautre de lâaccordĂ©on. Ce dernier a habitĂ© lâimmeuble. Il prit sa retraite aprĂšs la derniĂšre guerre et revint se fixer Ă Vic-sur-CĂšre, petite station thermale du Cantal oĂč il acheta le casino. Mais un jour, dans les annĂ©es 1950, un client fit sauter la banque et Henri Monboisse fut ruinĂ©. Il a Ă©tĂ© en tous cas un remarquable accordĂ©oniste qui enregistra de nombreux disques chez Martin Cayla Le Soleil et Parlophone dans les annĂ©es 1930. Le N°51 de la rue de Lappe eut un locataire de marque Francis Lemarque, qui y est nĂ© et y a vĂ©cu. -Il nây avait pas beaucoup de juifs dans ce secteur, se rappelait-il lorsquâil sâappelait encore Nathan Korb, mais nous nous entendions trĂšs bien avec tous les Auvergnats du quartier et mon enfance a toujours Ă©tĂ© bercĂ©e par des airs dâaccordĂ©on. Avec mon frĂšre Maurice et un copain nommĂ© KlĂ©ber, nous assurions de grands spectacles » dans la cour du 51, surtout les 13 et 14 Juillet. Le bistrot dâĂ cĂŽtĂ© nous prĂȘtait deux tonneaux pour en faire une estrade et nous nous produisions de neuf heures Ă midi et de deux Ă six heures ! Les locataires allaient alors Ă leurs fenĂȘtres pour nous entendre chanter La Tosca », ou Ramona », quelquefois accompagnĂ©s par un accordĂ©oniste. Ils nous jetaient des piĂšces et on ramassait jusquâĂ 20 francs que nos parents sâempressaient de nous rĂąfler ! » Puis Francis monta un duo avec son frĂšre Les FrĂšres Marc », accompagnĂ©s par un certain⊠Joseph Kosma. On Ă©tait trop jeunes pour frĂ©quenter tous les bals de la rue de Lappe, rĂ©servĂ©s aux adultes, mais dans les annĂ©es trente, beaucoup de ceux-ci Ă©taient mal frĂ©quentĂ©s par des apaches » et il y avait des coups durs et des rĂšglements de comptes. Mais le temps que les flics arrivent de la rue de la Roquette jusque devant chez nous, tout Ă©tait rentrĂ© dans lâordre. Les blessĂ©s Ă©taient embarquĂ©s en taxi et chacun avait repris son petit air innocent. On nâaimait guĂšre sâaventurer loin de notre secteur. Nous, les gosses du bout de la rue, on Ă©tait les Bleus ». Pourquoi ? Je ne le sais pas, mais ceux du milieu de la rue et du passage Louis-Philippe, câĂ©taient les Rouges ». Et quand les Bleus et les Rouges se rencontraient, il y avait de la chĂątaigne ! ». Autopsie de la rue de Lappe Henri-Jacques Dupuy 1 procĂ©da Ă des recherches approfondies au dĂ©but des annĂ©es 1970 afin dâen savoir plus sur cette rue mythique, devenue aujourdâhui une rue âbranchĂ©eâ. Ah, cette rue de Lappe ! CâĂ©tait avant la guerre une fĂȘte perpĂ©tuelle. Henri-Jacques Dupuy nota encore de nombreuses anecdotes comme ces types qui tapaient les cartes dans les bistrots Ă 10 heures du matin leur ânuitâ nâĂ©tait pas finie ! Il y avait aussi NĂ©nesse, qui avait un redoutable caractĂšre. Il sâemportait pour un oui ou pour un non, si bien quâil changeait souvent de âcrĂšmerieâ car il se faisait jeter dâun peu partout mĂȘme sâil nâĂ©tait pas des plus mĂ©chants. Il y avait aussi un batteur dâorchestre un peu bossu qui avait du mal Ă ĂȘtre embauchĂ©. Tout le monde lâappelait Dos DiĂšze puisque son dos Ă©tait surĂ©levĂ© âdâun demi-tonâ ! Le populaire Ămile Prudâhomme dĂ©buta aussi rue de Lappe, tout comme Jo Privat qui en fut le vĂ©ritable roi. Ce dernier Ă©tait intarissable avec ses rĂ©flexions argotiques. Il racontait volontiers quâen voulant essayer Ă la Boule Rouge le piano, il lâavait trouvĂ© accordĂ© un peu bas et demandĂ© Ă la patronne Pour demain, faites mettre le piano plus haut. » Le lendemain, le piano avait bien Ă©tĂ© surĂ©levĂ© mais avec⊠des annuaires du tĂ©lĂ©phone placĂ©s sous ses pieds ! Le mĂȘme Jo Privat â jâen ai Ă©tĂ© le tĂ©moin â rĂ©gnait en maĂźtre sur le Balajo et la rue de Lappe vers la fin des annĂ©es 1960. Quand Alain SĂ©gurel habita en 1969 au-dessus de la Boule Rouge, en face du Balajo, Ă la suite de son premier mariage avec la jolie Martine Coste pastourelle des Auvergnats de Paris, son cĂ©lĂšbre papa accordĂ©oniste apportait au jeune couple des charcuteries, des tourtes de pain de seigle et autres produits fermiers en provenance de la CorrĂšze. Ce jour-lĂ , jâaccompagnais donc Jean SĂ©gurel qui, aprĂšs avoir vu son fils, mâinvita Ă boire le verre de lâamitiĂ© chez les Bonnet, patrons de La Galoche dâAurillac. Au temps des âQuinzaines auvergnatesâ au Concert Pacra, nous y venions avec les autres artistes de la troupe y finir la soirĂ©e tard dans la nuit. Ce nâĂ©tait alors quâun simple mais sympathique bistrot oĂč lâon pouvait grignoter directos sur le marbre dâune table un quignon de pain accompagnant un morceau de Laguiole ou de fourme dâAmbert. Seulement, la rue Ă©tant Ă©troite et le bistrot situĂ© tout au bout, il fallait passer obligatoirement devant le Balajo. Et ce soir-lĂ , Jo Privat se tenait au beau milieu de la rue en compagnie de Jean Nora, le chanteur de son orchestre, et dâune superbe blonde crĂ©ature en minijupe juchĂ©e sur des talons aiguille de dix centimĂštres. Jean SĂ©gurel aperçut Jo Privat le premier et me dit Oh la la, Roland, Privat est lĂ ! Sâil me voit, eh bien⊠On nâest pas sorti de lâauberge ! » Il ne pouvait pas si bien dire. Jean SĂ©gurel et Jo Privat se connaissaient depuis longtemps. Ils Ă©taient collĂšgues et mĂȘme amis mais ce jour-lĂ , il aurait prĂ©fĂ©rĂ© ne pas le rencontrer du tout afin de ne pas tomber dans le piĂšge. Et ce qui devait arriver arriva Jo le vit aussitĂŽt et nous invita Ă boire une rĂŽteuse » au bar du Balajo, non sans avoir fait les prĂ©sentations dâusage Mon pâtit Jean, voici Nini elle est chouette, hein ? Tâas vu ses mirettes ? Eh bien, moi jâte dis quâelle a des chĂąsses Ă faire pĂąlir tes bruyĂšres ! » Ăa, câĂ©tait du Jo Privat tout crachĂ© ! Bien sĂ»r quâil a offerte sa bouteille de champagne, sa rĂŽteuse » comme il disait. Mais il sâest arrangĂ© pour en faire payer trois Ă Jean SĂ©gurel et au Balajo, elles nâĂ©taient pas bon marchĂ© ! SĂ©gurel avait les moyens, heureusement. Contrairement Ă ce qui avait Ă©tĂ© prĂ©vu, nous nâavons pas pu atteindre ce soir-lĂ La Galoche dâAurillac. Revenons Ă lâHistoire. Dans les annĂ©es qui suivirent la guerre de 1914-1918, les bals musette ont vu se cĂŽtoyer les deux extrĂȘmes de la sociĂ©tĂ©. Dâune part, il y avait les petits malfrats, les gigolettes et leurs proxĂ©nĂštes, quelques mĂ©chants qui ne rĂ©glaient cependant pas tous leurs comptes en public. Et par ailleurs, il y avait les âgens du mondeâ qui, au sortir de la guerre et de ses privations, fonçaient tĂȘte baissĂ©e dans tous les amusements possibles » dixit Henri-Jacques Dupuy. La mode fut donc de frĂ©quenter tous les endroits louches. Et la rue de Lappe Ă©tait en cela lâune des mieux placĂ©es. La frĂ©nĂ©sie de la danse sâĂ©tendit Ă toutes les classes de la sociĂ©tĂ©. Les amateurs du fox-trot et du charleston sacrifiĂšrent Ă la java dont le berceau fut la rue de Lappe. MĂȘme les âdursâ changĂšrent de look. Peu Ă peu, leur tenue nĂ©gligĂ©e fut remplacĂ©e par le faux col, la rĂ©gate, la cravate en rayonne, le panama dâĂ©tĂ© et le feutre dâhiver, la pochette en soie et les chaussures Ă deux tons en⊠peau de serpent. Quant aux dames, elles mirent leurs fourrures en Ă©charpe, brandirent des sacs Ă main en crocodile. Elles montrĂšrent leurs jambes gainĂ©es de soie perchĂ©es sur des talons hauts, tout en portant de croquignolets petits bibis en guise de chapeau. Tout ce beau monde se mit Ă danser la valse Ă lâenvers. Ce qui amena un soir un danseur du Balajo Ă demander Ă Jo Privat de lui jouer une valse Ă lâendroit car il ne savait pas la danser Ă lâenvers ! Toutes les personnalitĂ©s du monde entier ont dĂ©filĂ© au Balajo. Jean Deschamps participa mĂȘme Ă des Ă©missions de radio, tant il avait de souvenirs Ă Ă©voquer. Cet homme Ă la belle prestance avait le cĂŽtĂ© un peu blasĂ© de ceux qui ont tout vu. Avec son associĂ© Jo France, il recueillit Ădith Piaf lorsquâelle nâĂ©tait encore que la âMĂŽme Piafâ et faisait la manche dans la rue de Lappe. Elle Ă©tait tout le temps fourrĂ©e au Balajo. Et câest lĂ quâelle fĂȘta son mariage avec Jacques Pills un peu plus tard aprĂšs la guerre. Le Duc de Windsor, qui fut un temps avant son abdication le roi dâAngleterre Edouard VIII, Ă©tait un habituĂ© de lâĂ©tablissement, tout comme Mistinguett, Maurice Chevalier, Germaine Roger, Rita Hayworth et son mari le prince Ali Khan. Lorsquâelle tourna âBabette sâen va-t-en guerreâ, Brigitte Bardot vint aussi au Balajo. Seulement, elle avait mis une perruque brune et personne ne lâa reconnue ! Boubal, le patron auvergnat du CafĂ© de Flore Ă©tait un habituĂ©, tout comme Francis Carco et Pierre Mac Orlan qui Ă©crivirent beaucoup sur et pour lâaccordĂ©on. Curnonsky, le Prince des Gastronomes, y venait trois ou quatre fois par mois. Et lâon vit arriver une fois trois ministres ensemble ceints du grand cordon de la LĂ©gion dâHonneur ils arrivaient tout droit dâune rĂ©ception Ă lâĂlysĂ©e ! Peter Cheney, Albert Simonin, Auguste Le Breton, le chansonnier Paul Colline, lâaffichiste Paul Colin, Charles TrĂ©net, Catherine Sauvage, Georges Brassens, les Peter Sisters, les acteurs RenĂ© Dary, Jean Servais, Raymond Pellegrin, Daniel GĂ©lin, Annie Girardot, mĂȘme GrĂ©gory Peck et les champions cyclistes vainqueurs du Tour de France frĂ©quentĂšrent assidĂ»ment le Balajo. Quand le couple Raymond BussiĂšres & Annette Poivre dansait la valse musette Ă lâendroit et Ă lâenvers, ils faisaient lâadmiration du public prĂ©sent. Ils Ă©taient des danseurs de musette extraordinaires ! Quel autre Ă©tablissement Ă Paris peut sâenorgueillir dâavoir accueilli autant de cĂ©lĂ©britĂ©s ? On dansait partout dans la capitale En descendant de Belleville vers la RĂ©publique, la rue du Faubourg-du-Temple au n°105 abrite le dancing La Java, situĂ© dans le fond du Passage du Commerce. Il sâagit dâun lieu assez rĂ©barbatif avec des grilles qui le font un peu ressembler Ă une prison. Mais câest ici que, Ă la suite du virtuose accordĂ©oniste Antoine Tedeschi â dit Antoine la Java â, le populaire Augusto Baldi de son vrai nom Balderracchi a Ă©tĂ© le maĂźtre de ce lieu aprĂšs quâil eut jouĂ© dans les guinguettes des bords de la Marne puis dans des musettes connus comme Le Tango et LâAs de cĆur. Avant de devenir La Java oĂč eurent lieu encore rĂ©cemment des concerts dâaccordĂ©on, ce bal musette fut aussi appelĂ© autrefois LâAuvergne Ă Paris, puis La Farandole. Augusto Baldi nous a quittĂ©s depuis, mais il fut pendant longtemps le propriĂ©taire de ce bal de 350 mĂštres carrĂ© construit sur lâemplacement dâune courtille, sorte de jardin oĂč poussaient autrefois des vignobles sur les pentes allant jusquâaux hauts de Belleville et de MĂ©nilmontant. Ce quartier Ă©tait jalonnĂ© de guinguettes oĂč lâon venait sâamuser tout en buvant une piquette Ă©laborĂ©e sur place. Car lĂ oĂč il y a des vignes, il y a du vin. Chacun sait que le vin fait chanter. Et lĂ oĂč lâon chante, on y danse aussi. Ainsi Ă©tait ce faubourg dont les actuels boulevards de Belleville et de MĂ©nilmontant abritaient les barriĂšres de Paris et quelques bals musette comme Le Balcon et Le Clair de Lune. Au delĂ , câĂ©tait la campagne. Dans la rue Basfroi 11e arrondissement, lĂ oĂč se trouvent maintenant les bureaux et la rĂ©daction de AccordĂ©on & accordĂ©onistes, il existait trois bals auvergnats Ă la Tour dâAuvergne, Au Massif Central chez Riols et Chez ThĂ©rizol. PrĂšs du mĂ©tro Avron, un peu plus haut sur le boulevard de Charonne, les Salons Delbor ont vĂ©cu plus de cinquante ans grĂące Ă lâaccordĂ©on. La plupart des amicales auvergnates y donnĂšrent leurs banquets dansants. Cet Ă©tablissement 100 % auvergnat pouvait ĂȘtre comparĂ© Ă un bal musette mais il a dĂ» fermer voilĂ quelques annĂ©es car il ne rĂ©pondait plus aux normes de sĂ©curitĂ© dĂ©sormais en vigueur. En repartant vers le centre de Paris, dans le 3e arrondissement, il y avait dans la rue au Maire, au n°22, un bal musette exploitĂ© dĂšs 1921 et jusquâen 1939 par un remarquable accordĂ©oniste diatonique originaire de Pierrefort 15, François Vidalenc 1895-1983. Il existait aussi dans cette rue plusieurs autres bals, comme lâa notĂ© Dany Maurice dans son livre âCap sur lâAccordĂ©onâ 1 Chez Gailhac, Ienzer, Conard, Rouzaire, Carvagnac et Chez Raynal, presque tous Auvergnats ; mais le plus cĂ©lĂšbre fut surtout Le Tango. Un peu plus loin, la rue des Vertus sic Ă©tait devenue cĂ©lĂšbre par ses bals musette plutĂŽt mal frĂ©quentĂ©s comme LâAs de CĆur oĂč chanta Simone RĂ©al et Chez Marius. Il y en avait encore dâautres dans ce quartier comme le Bal des Gravilliers, au n°65 de la rue du mĂȘme nom dont Ămile Vacher fit les beaux soirs Ă ses dĂ©buts. Au n°85 de cette rue, on dansa aussi la java et la valse chaloupĂ©e Chez Marius. Il faut aller ensuite aller vers le Nord, Ă La Villette. Avant de franchir le viaduc du mĂ©tro aĂ©rien entre les stations JaurĂšs et Aubervilliers aujourdâhui Stalingrad, on pouvait dĂ©couvrir dans le 10e, au coin de la rue de lâAqueduc et du boulevard de la Villette, un autre bal musette, Chez Dino, disparu depuis trĂšs longtemps, tout comme le Bal Marly et Au Petit Saint-Martin dans le haut du Faubourg Saint-Martin. Mais le plus important des bals de ce quartier fut Le Tourbillon, situĂ© 8 rue de Tanger, dans le 19e, qui eut son heure de gloire dans les annĂ©es 1930 et au lendemain de la LibĂ©ration. Ce fut aussi lâun des temples du musette Ă Paris. De trĂšs nombreux et mythiques accordĂ©onistes y ont jouĂ© comme Albert Carrara et Jean Vaissade qui y dĂ©couvrit sa future femme Rina Ketty en 1936, puis Ămile Prudâhomme qui fut le premier accordĂ©oniste Ă y reçevoir un disque dâor en 1955 pour un million de 78 tours vendus par la firme OdĂ©on. Ămile Decotty, Georges Dujardin, Jo Maurage et Gaston Debeau furent ensuite les accordĂ©onistes attitrĂ©s du Tourbillon, dont le dernier patron fut âLoloâ qui Ă©tait son surnom. Il rĂ©nova cet Ă©tablissement populaire dont le vĂ©ritable pilier fut, en plus des accordĂ©onistes qui sây produisirent, la remarquable chanteuse Simone RĂ©al qui demeure son vrai nom est Desmures ! lâune des meilleures interprĂštes du style musette. Elle chanta au Tourbillon pendant dix-sept ans. La tourmente de 1968 eut raison de ce cĂ©lĂšbre bal qui ferma pour de bon ses portes cette annĂ©e-lĂ . Il fut dĂ©moli dans les annĂ©es 1980 pour laisser la place, dans le triangle boulevard de la Villette/rues de Tanger et de Kabylie, Ă la grande quincaillerie Au Vaisseau Français, prĂ©cĂ©demment installĂ©e rue de Flandre avant lâĂ©largissement de celle-ci en une large avenue. Mais rien ne rappelle aujourdâhui que le Tourbillon Ă©tait lĂ . Le guitariste Armand SĂ©bastiani fit longtemps partie de lâorchestre de ce musette oĂč chaque vendredi se dĂ©roulait un concours de chant amateur. Si le ou la concurrente plaisait, le public envoyait dans leur direction des piĂšces de monnaie sur la piste. Mais dans le cas contraire et si, de surcroĂźt, la voix Ă©tait trop fausse, câĂ©tait comme un radio crochet les gens conspuaient lâinfortunĂ© candidat, et le batteur de lâorchestre donnait alors un violent coup de cymbales. Un âvideurâ renvoyait le chanteur dare-dare Ă sa table pour faire place au suivant. Pour terminer cette Ă©vocation des bals musette parisiens, il faut encore citer le nom dâĂmile Vacher qui fut bien lâinventeur du style musette, surtout lorsquâil joua au bal de lâAbbaye, rue de Puteaux aux Batignolles, dont la salle Ă©tait la nef dâune authentique abbaye gothique. Il sâen alla ensuite au Bal de la Montagne Sainte-GeneviĂšve, prĂšs du PanthĂ©on, entraĂźnant toute sa clientĂšle. Dans le 5e arrondissement, il exista Ă©galement une douzaine de bals musette, dont celui au 11 rue de la Huchette, le Petit Bal Bousca, baptisĂ© ainsi par Antonin Bouscatel qui sâinstalla en cet endroit avec sa fille Henriette et son gendre Charles PĂ©guri lorsquâils eurent quittĂ© la rue de Lappe en 1913. Rue de Lappe en 1969 Dans un genre diffĂ©rent, quand ce fut la mode du swing aprĂšs la LibĂ©ration, le grand accordĂ©oniste Tony MurĂ©na ouvrit lui aussi un petit dancing dans le 17e sur le boulevard des Batignolles, quâil appela Le Mirliton. Mais Tony nâĂ©tait pas fait pour les affaires, et le compositeur dâIndiffĂ©rence ne le conserva que peu de temps. PrĂšs de la place Clichy, il exista aussi un autre bal musette cĂ©lĂšbre, Le Petit Jardin, qui eut lui aussi son lot de vedettes de la boĂźte Ă frissons. Sur le quai de Grenelle, dans le 15e, le plus connu fut Le Bal de la Marine. Le dernier accordĂ©oniste qui sây produisit avant sa dĂ©molition fut le regrettĂ© Raymond Boisserie, lui aussi Auvergnat dâorigine. ExceptĂ© dans les quartiers chics comme les 7e, 8e ou 16e arrondissements, on peut dire que des bals musette ont existĂ© dans tous les autres de Paris. Toutefois, le vrai cĆur oĂč battait lâaccordĂ©on fut le quartier de la Bastille et surtout la rue de Lappe. Dans chaque bal, on payait Ă la danse avec des jetons que le patron ramassait aprĂšs avoir criĂ© au public Passons la monnaie ! » Les danseurs nâavaient plus quâĂ patienter, une fois la quĂȘte terminĂ©e, quâil lance Ă lâorchestre lâordre tant attendu Allez, roulez ! » Aujourdâhui, si lâaccordĂ©on a perdu un peu de son image populaire que certains jugent ringarde, il a acquis par ailleurs ses lettres de noblesse. Les bals musette Ă Paris nâexistent plus mais beaucoup de guinguettes ont rouvert leurs portes. Notre instrument fĂ©tiche reste toujours prĂ©sent dans les galas, les concerts, la chanson et surtout en province au cours des fĂȘtes locales et pour les thĂ©s dansants du dimanche. ExceptĂ© sa diffusion sur les radios locales plus quelques stations rĂ©gionales de France Bleu et tĂ©lĂ©visions privĂ©es via le cĂąble ou le satellite, on pourra regretter que lâaccordĂ©on reste le grand absent des mĂ©dias officiels. Ă quand son retour sur nos ondes nationales ? Et pourtant, tenu par un bon musicien, quel est lâinstrument plus capable que lui pour faire danser ? Comme lâaffirmait la publicitĂ© dâune grande marque française dâaccordĂ©ons avant la guerre, LâaccordĂ©on est un orchestre Ă lui tout seul ! ». 1 Ă©crivain, journaliste, auteur de chansons et premier producteur des Ă©missions dâaccordĂ©on Ă la tĂ©lĂ©vision française 2 Les mĂ©moires de Martin Cayla ont Ă©tĂ© recueillies et Ă©ditĂ©es en 2004 dans un livre contenant Ă©galement un CD. Editions de lâ â Place EugĂšne Rouher â BP 169 â 63204 Riom Cedex. 3 ĂditĂ© par lâauteur Dany Maurice â 6 square Bolivar â 75019 Paris. Ce post a 1211 rĂ©actions en attente de modĂ©ration...
Cest pourtant bien en Auvergne que le Fourme dâAmbert AOP est produite, entre 600 et 1 600 mĂštres dâaltitude, sur une aire gĂ©ographique regroupant la zone de montagne du Puy-de-DĂŽme, 5 cantons du Cantal et 8 communes de la Loire, et couvrant une bonne partie du Parc Livradois-Forez. Sur ce territoire, ce sont prĂšs de 950 Ă©leveurs et
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Ce mois-ci, câest la fourme dâAmbert qui est Ă lâhonneur. DĂ©couvrez quel est ce fromage, son histoire et les secrets de sa fabrication. La fourme dâAmbert est un fromage au lait de vache Ă pĂąte persillĂ©e, produit essentiellement dans le Puy de DĂŽme et quelques cantons de la Loire et du Cantal. Sa zone de production se situe entre 600 et 1600 mĂštres dâaltitude. Il est le fromage le plus consommĂ© en France et est le plus doux des fromages bleus. Sa pĂąte ivoire, non cuite et non pressĂ©e doit ĂȘtre bien persillĂ©e et ce, de façon rĂ©guliĂšre. Quant Ă son cĆur il est souple et brillant. Sa forme est cylindrique, dâenviron 13 cm de diamĂštre et 19 cm de hauteur avec une croĂ»te sĂšche et lĂ©gĂšrement fleurie dâun gris bleutĂ© comme les pierres. Elle doit ĂȘtre souple et rĂ©vĂ©ler de doux arĂŽmes de sous-bois. Elle peut-ĂȘtre dĂ©gustĂ©e toute lâannĂ©e puisque les critĂšres de sa production sont trĂšs stricts et permettent une rĂ©gularitĂ© dans ses qualitĂ©s gustatives. Son origine est trĂšs ancienne et remonterait jusquâ aux Arvernes, un des riches peuples gaulois du Massif Central du VIIe au Ier siĂšcle av. avant mĂȘme la conquĂȘte de la Gaule par Jules CĂ©sar. Les druides des monts du Forez lâutilisaient dans la cĂ©lĂ©bration de leurs rites. Plus tard les paysans se servaient Ă©galement de ce fromage pour payer leur dĂźme auprĂšs de leur seigneur et au XVIIIĂšme siĂšcle comme monnaie dâĂ©change pour la location des jasserie, ces maisons traditionnelles de pierres de taille au toit de chaume, qui servaient Ă la fois dâhabitation et dâĂ©table au rez-de-chaussĂ©e. Depuis 1972 elle bĂ©nĂ©ficie de lâAppellation dâOrigine ContrĂŽlĂ©e AOC et depuis 2006 dâune Appellation dâOrigine ProtĂ©gĂ©e AOP qui garantit lâorigine et la typicitĂ© du produit. En effet, pour bĂ©nĂ©ficier de lâAOP, la Fourme dâAmbert doit rĂ©pondre Ă un cahier des charges trĂšs serrĂ© Lâexploitation laitiĂšre doit absolument ĂȘtre situĂ©e dans lâaire gĂ©ographique de production de lâAOP. Lâherbe doit ĂȘtre la base de lâalimentation des vaches laitiĂšres. La durĂ©e du pĂąturage ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieure Ă 150 jours par an. Les fourrages servant lâalimentation des vaches hors pĂ©riodes de pĂąturage doivent obligatoirement venir des zones gĂ©ographiques de lâappellation. Les cĂ©rĂ©ales complĂ©tant cette alimentation doivent faire partie dâune liste positive Ă©tablie par lâODG Organisme de DĂ©fense et de Gestionqui exclue notamment les OGM, lâurĂ©e, les arĂŽmes, lâhuile de palme, les colorants⊠Cet apport de complĂ©ments et additifs est limitĂ© Ă 1800kg par vache et par an. DĂ©couvrons maintenant les secrets de fabrication de la fourme dâAmbert Chaque jour le lait du soir et du matin sont mĂ©langĂ©s pour ĂȘtre transformĂ©s en fromage. Pour obtenir le persillage de la pĂąte, le lait est ensemencĂ© avec un champignon, le Penicillium Roqueforti. Câest un champignon de seigle dont il existe des centaines de variĂ©tĂ©s. Dans le cas de la Fourme dâAmbert, des souches bien spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es avec soin afin de constituer sa pĂąte douce et onctueuse. Plusieurs Ă©tapes rythment la fabrication PrĂ©paration du lait avec lâadjonction du Penicillium Roqueforti. Caillage du lait qui va coaguler sous lâeffet de la prĂ©sure. Passage en cuve avec dĂ©coupage, brassage pendant environ une heure afin dâobtenir des grains coiffĂ©s » ressemblant Ă de petites billes. GrĂące Ă ces billes, un espace reste entre les grains lors du moulage ce qui permettra le dĂ©veloppement du bleu. Ensuite les grains de caillĂ©s sont sĂ©parĂ©s du lactosĂ©rum aussi appelĂ© petit-lait » pour ĂȘtre repartis dans des moules pour lâĂ©gouttage. Câest lĂ que la Fourme va prendre sa forme. Pendant 24 Ă 48H les fromages vont subir une sĂ©rie de retournements dans une piĂšce plus chaude. Ils sont ensuite salĂ©s au sel sec ou en saumure. Le piquage est une Ă©tape importante. Il intervient Ă partir du 4Ăšme jour aprĂšs lâemprĂ©surage. Afin de favoriser le dĂ©veloppement du Penicillium Roqueforti, le fromage est piquĂ© Ă lâaide de longues aiguilles qui crĂ©ent des cheminĂ©es dâaĂ©ration. Les fourmes partent ensuite en caves dâaffinage. Le maĂźtre affineur va mettre tout son talent en Ćuvre pour permettre aux fourmes de libĂ©rer leurs arĂŽmes grĂące Ă la gestion de paramĂštres techniques trĂšs pointus comme le taux dâhumiditĂ© et la tempĂ©rature de la cave pour garantir une qualitĂ© sans faille. LĂ aussi les fourmes durant leur affinage sont retournĂ©es Ă plusieurs reprises pour conserver leur forme cylindrique spĂ©cifique et frottĂ©es pour faciliter le dĂ©veloppement du champignon Ă la surface du fromage, indispensable Ă la formation de la croĂ»te. AprĂšs minimum 28 jours dâaffinage certains affineurs vont jusquâĂ plus de 50 jours le fromage pourra enfin prendre la dĂ©nomination officielle de Fourme dâAmbert. Pour la prĂ©sentation, le cylindre de 2,5kg environ est gĂ©nĂ©ralement coupĂ© et vendu en disques puis chaque convive le dĂ©guste en le coupant en portions triangulaires. Pour la dĂ©gustation, la Fourme sâaccommodera au grĂ© de vos envies les plus inventives ! Dans les mets sucrĂ©s comme salĂ©s, ou sur un plateau de fromages. Les fruits frais raisins, figues, poires⊠sont une association bienvenue, tout comme les fruits secs raisins, noix, noisettes⊠ou les confitures de fruits jaunes abricot, prune⊠et dâun vin blanc moelleux. Post Views 117
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